Saisi par le ministère de l’Agriculture, l’Inrae a conduit une expertise collective afin d’évaluer les alternatives chimiques et non chimiques aux néonicotinoïdes sur cinq filières : betterave, pommes, noisettes, cerises et figues. Des progrès notables ont été accomplis Le rapport souligne une fragilité générale des filières étudiées, confrontées à un manque de solutions opérationnelles contre certains ravageurs. Si des progrès notables ont été accomplis, la transition reste inachevée. Néanmoins, ces filières se trouvent dans des situations contrastées et ne font pas face à la même urgence temporelle. Gérer les repousses Pour la betterave, des pistes prometteuses ont été identifiées pour lutter contre la jaunisse, une maladie transmise par les pucerons et responsable de pertes de rendement élevées lors des années à fort risque. La prophylaxie, qui consiste à détruire les foyers viraux (repousses et résidus de culture), a déjà fait ses preuves. Le rapport pointe cependant un manque de données sur le niveau réel d’application de ces pratiques par les agriculteurs. Un recensement des pratiques dans les zones de production est recommandé pour évaluer l’efficacité globale de la stratégie sanitaire. Par ailleurs, comme pour l’orge ou le blé, le développement et la mise sur le marché de variétés résistantes et productives demeurent essentiels. Du biocontrôle pas assez mature Selon les experts, le bi- contrôle doit se développer, même si certains produits ont fait l’objet de preuves de concept. Leur technologie doit être approfondie, tout comme leur appropriation par les agriculteurs. Dans l’attente de solutions pleinement opérationnelles, la filière continue de s’appuyer sur deux pesticides encore jugés nécessaires : Movento (spirotétramate) et Teppeki (flonicamide). Ces traitements pourraient à terme être complétés ou remplacés par un nouveau produit, l’Axalion, en cours d’homologation. Enfin, l’épidémiosurveillance, via des OAD notamment, pourrait permettre aux producteurs de mieux positionner leurs traitements. D’après l’Inrae, ces différents leviers…
Une transition encore inachevée
Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes, la filière betteravière française s’organise pour faire face à la jaunisse. D’après un rapport récent de l’Inrae, plusieurs leviers alternatifs ont été identifiés.

