La quête de sens… L’expression fait florès depuis l’épidémie de coronavirus. Il est vrai que la pause forcée du confinement a conduit nombre de personnes à s’interroger sur leur mode de vie, leur rapport au travail, la place de ce dernier dans leur équilibre personnel… Un questionnement qui a concerné quasiment tous les secteurs de la vie quotidienne. Y compris celui de l’épargne où le besoin de donner un sens à ses économies se fait désormais plus pressant.
Épargner c’est voter
Selon un récent sondage OpinionWay pour France Active x Fair, dévoilé à l’occasion de la semaine de la finance solidaire, 62 % des Français prévoient d’épargner l’an prochain autant ou plus qu’en 2025. Une tendance en hausse de 7 points par rapport à l’enquête menée l’an passé et qui s’explique par la crainte de l’avenir que renforce l’instabilité économique et politique actuelle. Autre moteur de ce réflexe d’épargne : la réforme des retraites et les incertitudes qui en découlent. Mais malgré l’inquiétude ambiante, près d’une personne sur quatre (24 %, + 4 points) déclare souhaiter que son épargne soit utile et orientée vers le financement de projets sociaux et écologiques. La proportion atteint même 37 % au sein de la génération Z (personnes nées à partir de l’an 2000). Sur un plan plus global, 37 % des personnes interrogées ont conscience que leurs choix d’épargne pèsent sur l’avenir de la société. « Et qu’épargner c’est voter à condition que cet argent soit placé dans des produits solidaires ou responsables ».
Si l’intérêt du public est donc bien réel, il y a toutefois loin de la coupe aux lèvres. Associant à la fois un objectif économique et une finalité sociale ou environnementale, la finance solidaire a progressé de 7 % l’an passé pour atteindre un encours de 29,4 milliards d’euros. Ce qui ne représente que… 0,46 % de l’épargne des Français.
Comment expliquer alors un tel décalage entre les intentions et les réalisations ? À la lueur de différentes enquêtes, plusieurs freins sont apparus. Avec, en premier lieu, le manque d’information sur les produits d’épargne solidaire, suivi du doute quant à leur impact réel et des interrogations sur leur rentabilité.

Une gamme en solidaire majeur
Fort de ces constats et de sa légitimité d’établissement mutualiste et coopératif, le Crédit Mutuel de Bretagne a, lui, choisi d’aller de l’avant en faisant le choix de la pédagogie et de la preuve. Dans sa gamme d’épargne bancaire figurent deux produits d’épargne solidaire accessibles aux particuliers.
« Il y a d’une part, le Livret de développement durable et solidaire, souligne Yves Gourtay, responsable du marché des particuliers pour la Fédération bretonne. Il s’agit d’un livret réglementé dont le taux d’intérêt est fixé et garanti par l’Etat. L’épargne ainsi collectée aide à financer des PME de l’économie sociale et solidaire et des travaux d’économie d’énergie. Et le détenteur a la possibilité de faire un don, à partir de ses intérêts et/ou de son capital, aux associations de son choix parmi celles présentes dans la liste des partenaires (lire par ailleurs). D’autre part, nous proposons le Livret solidaire. Il s’agit d’un produit maison qui offre la même sécurité et la même souplesse qu’un livret classique. Depuis 2009, il bénéficie du label de la finance solidaire décerné par Finansol et qui garantit que ce placement contribue au financement d’activités génératrices d’utilité sociale. De plus, le détenteur d’un Livret solidaire fait don au minimum de la moitié des intérêts perçus au cours de l’année à une ou plusieurs associations partenaires ».
Au global, l’an passé, les dons récoltés au CMB via l’ensemble des livrets solidaires ont atteint 1,479 million d’euros, soit plus de trois fois le montant collecté en 2022. Et dans le même temps, le nombre de donateurs a progressé de plus d’un tiers : ils sont désormais près de 17 000. Pas de doute, le solidaire est de moins en moins solitaire !
Jean-Yves Nicolas
Un large spectre
Au nombre de 17, les associations partenaires du Livret de développement durable et solidaire et du Livret solidaire diffusés par le Crédit Mutuel de Bretagne couvrent un large spectre. On y trouve à la fois des structures d’envergure nationale et d’autres plus locales. Les domaines d’intervention sont également variés : santé, travail, solidarité, environnement, éducation… L’épargnant a ainsi la possibilité de flécher ses dons vers les associations correspondant véritablement à ses affinités. En 2024, ce sont la SNSM (297 910 euros), la Croix-Rouge française (242 255 euros) et le Secours populaire français (230654 euros) qui ont été les plus soutenus.
Associations partenaires : Croix-Rouge française, Secours catholique, Secours populaire français, Médecins du monde, Banques alimentaires, Fondation pour le logement des défavorisés, Adie, Habitat et humanisme, Action éducation, Fonds de dotation du CHU de Brest, Fonds de dotation du CHU de Rennes, Kerpape, Handi’chiens, Petits Princes, SNSM, Surfrider, Pure Ocean.

