Arradon va suivre ses choucas au GPS

Quel sera l’impact de l’occlusion des cheminées sur la dynamique des populations de choucas ? C’est l’objet de l’étude pilotée par l’Université de Rennes, à Arradon.

Un chouca dans un champ - Illustration Arradon va suivre ses choucas au GPS
Cavernicole, le choucas a besoin de cavités pour nicher. Les bourgs bretons, avec leurs cheminées, et les prairies environnantes, sont favorables à sa reproduction. | © DirkR - stock.adobe.com

Les dérogations de tirs n’y font rien. Les prédateurs – faucons pèlerins et Autour des Palombes – sont trop peu nombreux. La population de choucas explose en Bretagne. 15 000 couples étaient recensés en 2010 ; 45 000 en 2021. Ils ont quitté, depuis belle lurette, les falaises où ils nichaient auparavant. « Dans le Morbihan, il reste une colonie à Belle-Île », indique Sébastien Dugravot, chercheur à l’Université de Rennes. « Dans ce milieu naturel, un couple élève 1,5 jeune en moyenne dans l’année, contre près de 3 en zone urbaine. Le taux de survie de ces jeunes est également doublé le premier hiver ».

43 couples au bourg d’Arradon

Dans les centres-bourgs, ils nichent dans les cheminées des anciennes maisons et trouvent le couvert dans la campagne alentour, dans un rayon de trois kilomètres pour les reproducteurs. À Arradon, 43 couples reproducteurs ont été recensés au printemps de cette année. La colonie va faire l’objet d’un suivi, comme celle de Bannalec, dans le Finistère. L’objectif est de savoir où se reporteront les volatiles en cas d’occlusion des conduits de cheminée et si la reproduction en sera perturbée au point d’enrayer la dynamique de développement de l’espèce.

En quête d’accords pour grillager les cheminées

Une cartographie des nids a été réalisée. Une convention a été signée avec la commune. Une cinquantaine de courriers ont été adressés aux habitants des maisons concernées. Une communication par voie de presse et une réunion publique s’est tenue en mairie, le 23 octobre dernier. « L’objectif est de sensibiliser la population. Nous espérons un maximum de retours, d’accords pour réaliser les travaux ». Dans ce cas, des grillages seront rivetés sur les cheminées par une entreprise spécialisée, financée par le Fonds vert (aucun reste à charge pour les propriétaires). En parallèle, des prélèvements de choucas seront réalisés cet hiver dans la campagne environnante pour les baguer (GPS). La Chambre d’agriculture, partenaire du projet, contactera les agriculteurs du secteur. « Nous saurons exactement où ils se reportent pour nicher. L’oiseau est cavernicole et ressent le besoin d’être en groupe ; il pourrait se trouver en difficulté pour se reproduire, même s’il a de fortes capacités d’adaptation ». Les résultats de l’étude orienteront la future politique publique.

Bernard Laurent

Insectes, maïs et céréales dans le gésier

Les choucas passent la majeure partie de leur temps en prairies où ils se nourrissent d’insectes. Ils passent moins de temps sur les cultures mais occasionnent des dégâts : entre 1,2 et 3 millions d’euros estimés par an en Bretagne. L’autopsie de 285 choucas, réalisée dans l’année pour connaître leur régime alimentaire, a révélé que 40 % des volatiles avaient du maïs dans l’appareil digestif au printemps (semis) et 95 % en hiver.


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