Vers des Cuma accueillantes

Au salon Méca’Innov, les Cuma ont organisé une table-ronde sur la place des jeunes et des femmes dans ces structures qui s’écrivent dans le collectif.

Plusieurs personnes pendant une table ronde - Illustration Vers des Cuma accueillantes
De gauche à droite: Nathalie Palicot, Anthony Pichon, Fabrice Gouin, Tanguy et Laura Gautier. | © Paysan Breton

« Lorsque j’ai repris l’exploitation de mes parents, celle-ci était déjà pleinement intégrée dans la Cuma », introduit Fabrice Gouin, éleveur laitier à Campbon (44). « Il était naturel pour moi de poursuivre dans ce fonctionnement. » Depuis son installation, de nombreux adhérents sont partis à la retraite, remplacés par des nouvelles générations parfois venues d’autres régions, ou même non issues du milieu agricole. Pour intégrer tout ce sang neuf, la Cuma du Sillon organise des journées d’accueil où sont présentés l’historique et fonctionnement de la structure. « Nous proposons aussi un essai d’un an avant de s’engager dans du matériel », ajoute Fabrice Gouin.

Il n’y a pas que de la ferraille

Les jeunes s’investissent

Laura et Tanguy Gautier sont installés depuis 2023 à Château-Gontier (53) Ils produisent 700 000 litres de lait et possèdent 4 poulaillers de Loué. « Notre exploitation est à 500 mètres de la Cuma », indique le couple. « Sa proximité a joué un rôle majeur dans notre projet, car cela a grandement réduit notre besoin d’investir dans du matériel. Autrement, notre installation ne se serait peut-être pas faite. » Les jeunes agriculteurs apprécient également la présence des quatre salariés de la Cuma, qui aident à pallier le manque de main-d’œuvre, et la possibilité d’accéder à du matériel performant, à l’instar d’un combiné de semis de 4,5 m. À 35 ans, Anthony Pichon est quant à lui devenu responsable moisson dans sa Cuma. « Nous sommes cinq jeunes à être arrivés plus ou moins en même temps et nous avons aujourd’hui tous des responsabilités. Cela permet aussi d’anticiper le départ en retraite de l’ancienne génération. N’étant pas originaire de Mayenne, mon investissement dans la Cuma m’a permis de rencontrer mes voisins. »

Donner de la visibilité aux femmes

Installée depuis 12 ans, Nathalie Palicot est une ancienne comptable. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est impliquée dans sa Cuma en gérant la facturation et la comptabilité. « Je ne suis pas dans le conseil d’administration car je n’ai pas besoin d’un titre en particulier, et je participe déjà à toutes les réunions. En revanche, je suis convaincue que derrière chaque conseil, il y a des femmes qui travaillent dans l’ombre et qu’il faut les rendre plus visibles. Il n’y a pas que de la ferraille dans les Cuma, mais aussi beaucoup d’autres aspects et métiers. »

Alexis Jamet

Un duo féminin à la tête des Cuma

En juin 2025, Marine Boyer, éleveuse aveyronnaise de 36 ans, a pris la présidence de la FN Cuma. C’est la première femme à accéder à ce poste en 80 ans d’histoire. La direction est quant à elle assurée depuis 2023 par Héléna Blanc. Ce duo féminin laisse-t-il entrevoir un avenir plus inclusif dans le monde agricole ?


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