Quand on parle de technologie et d’intelligence artificielle, on entend souvent : « Et on n’a encore rien vu… ». Et en effet. Après le transhumanisme qui souhaite augmenter les humains, voilà le transvégétalisme qui s’en prend aux plantes cultivées. Bienvenue dans l’ère où le maïs, le blé et la betterave deviennent des agents autonomes, connectés, presque pensants.
Aux États-Unis, des robots comme TerraSentia scannent déjà des centaines de milliers de plants de maïs, mesurant leur taille, leur santé, leur vitesse de croissance. À Carnegie Mellon University, en Pennsylvanie, un bras robotique injecte des capteurs dans les tiges pour suivre la nutrition en temps réel. Dans l’Indiana, des automates miniatures explorent les rangs trop étroits pour les humains, récoltant des données invisibles à l’œil nu. Et dans l’État de New-York, le programme Cropps rêve d’un champ bavard : des capteurs nanoscopiques sont implantés dans les feuilles pour dialoguer avec la plante, détecter le stress hydrique ou la faim en azote. Une forme de langage bio-numérique est en gestation…
Une forme de langage bio-numérique est en gestation
Tout cela est présenté comme « low cost » et « high throughput » : bon marché et ultra-efficace. Mais derrière la promesse d’une agriculture augmentée se profile une vision plus troublante : celle d’un champ devenu data center, où chaque plant est une sonde, chaque parcelle une interface.
Dans cet univers technologique foisonnant, la plante cultivée devient agent autonome semi-cyborg, soumise à des algorithmes, intégrée à l’Internet des êtres vivants. On ne cultive plus, on capte et on analyse. L’idée de ce futur agricole est de créer des champs intelligents, pensants, communicants. Un monde de cauchemar ou de rêve se prépare. C’est selon. Selon son propre logiciel de pensée…
