Pour la France, la baisse envisagée pour la prochaine Pac représente près de 4 milliards d’euros en moins, soit une perte réelle de 26 % une fois l’inflation prise en compte. Selon la Commission européenne, la part du budget agricole tomberait de 25 % à 15 % des crédits de l’UE. Ce recul inquiète évidemment en Bretagne. Au-delà de la question des montants, c’est l’architecture qui est en cause : seules les aides directes resteraient financées intégralement par Bruxelles, le reste dépendant du bon vouloir des États et des régions. Une évolution que les syndicats assimilent à une renationalisation de la Pac, avec son lot de distorsions de concurrence. Face à cette perspective, le président de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, appelle à l’unité : « Nous devons parler d’une seule voix au niveau du Grand Ouest pour défendre nos zones d’élevage et peser à Bruxelles. » L’enjeu, dit-il, n’est pas seulement de maintenir le budget, mais de l’orienter vers la modernisation, la transition agroécologique et surtout l’installation des jeunes, alors que la Bretagne comptera trois départs en retraite pour une seule installation dans les prochaines années. La négociation budgétaire durera deux ans. Pour les responsables bretons, l’essentiel est de ne pas subir le débat mais d’y entrer collectivement, afin que l’agriculture de plaine et d’élevage, pilier du Grand Ouest, conserve les moyens de son avenir. En Bretagne, une coalition syndicale fondée sur la dégressivité des aides et un plafonnement à 100 000 € par exploitation peut-elle faire socle commun pour un compromis d’unité ? Réponse dans les mois à venir … Didier Le Du…
Réforme de la Pac : Un Grand Ouest à unir
