En amont de leur création d’activité, Camille Bescond et Raphaël Rescan ont participé à un stage organisé par la société coopérative l’Atelier paysan, afin de « découvrir le travail du métal ». Le principe de ce stage est de se familiariser avec les techniques de découpe, de préparation et de soudure dans le but de fabriquer pour soi-même et pour les autres du matériel agricole. Le couple est ressorti de cette formation « avec les trois principaux outils de maraîchage : le cultibutte, le vibroplanche et la barre porte-outil », témoignent-ils lors d’une visite organisée par le Gab 29. Camille s’installe en 2017 en partant de zéro, sur les terres de sa grand-mère. Raphaël la rejoint en 2021.
Cultibutte, vibroplanche barre porte-outil sont les 3 outils à avoir
Aujourd’hui, la ferme Plein le Boutoc couvre 9 ha. 2 à 3 ha sont emblavés en blé chaque année pour être transformé en pain, 1 500 m2 de tunnel et 5 000 m2 de plein champ complètent l’activité. La gamme de légumes « est diversifiée mais restreinte, avec environ 20 produits différents », quasiment tout s’écoule en vente directe ; le four à pain sort 2 fournées chaque semaine.

Faire avec la pente et les vents
Le site de Tréflez (29) est pentu. Il est exposé aux vents, la terre séchante est limono-sableuse, donc pauvre en argile. À l’origine et pour la mise en place des cultures, « nous faisions plusieurs passages d’outils à dents, ce qui nous prenait du temps et asséchait davantage le sol ». Désormais, les outils de préparation du sol sont passés au dernier moment.
Le couple travaille en planches permanentes de 1,20 m de large. En début de saison, le couvert végétal hivernal est broyé, un passage de rota mélange cet apport organique à la terre. Le Cultibutte est le 1er outil « fabrication maison » à être utilisé. Il sert à préparer, même en profondeur, le sol et à former la butte. Vient ensuite le vibroplanche « pour une belle finition de la planche. Polyvalent, il nous sert aussi, après les semis de couverts, à enfouir légèrement les graines et à rappuyer le sol ». Cet outil est doté d’un rouleau lisse à réglage hydraulique à double fonction : il gère la profondeur des dents et sert de rouleau de rappui.
Fanch Paranthoën
Une évolution des outils
Tous ces outils de la ferme sont attachés au tracteur grâce au triangle d’attelage, qui comprend une partie mâle (sur le tracteur) et femelle sur l’outil. « Avoir un 3e point hydraulique est un plus, il n’est plus nécessaire de descendre du tracteur », observe Camille Bescond. Mathilde Szalecki, animatrice régionale pour l’Atelier paysan fait remarquer que « 110 outils sont diffusables sur le site internet, avec plans de construction accessibles. Certains d’entre eux en sont à la version 5 ou 12, ils évoluent suivant les écueils et remarques rencontrés par les paysans. Nous n’inventons rien : nous demandons aux utilisateurs quelles sont les problématiques rencontrées, quelles sont leurs suggestions. Lors des Trip (Tournée de recensement des idées paysannes), nous recensons les idées qui émergent du terrain ». Tous les outils et les idées de l’Atelier paysan sont visibles sur www.latelierpaysan.org.