Dossier technique

La salle de traite fait son come-back

Gaec Dyna Milk, Le Rheu (35) - Romain Marqué estime qu’il est plus facile et plus économique d’accompagner le développement de la production laitière avec une salle de traite qu’avec un robot. 

Deux hommes dans une salle de traite - Illustration La salle de traite fait son come-back
Stéphane Brizard, associé du Gaec et Louis Landron, stagiaire lors de la traite du soir.

Le Gaec Dyna Milk basé au Rheu (35) vient de passer à 3 associés suite à la fusion avec 2 autres exploitations, une qui était en délégation d’élevage de génisses et la seconde en vaches allaitantes. La SAU vient de passer de 130 à 280 ha. Il y a actuellement 180 vaches à la traite avec l’objectif de passer à 200 d’ici la fin de l’année. « Avant que je m’installe en 2018, mes parents étaient équipés d’un robot SAC Christensen double stalles pour 65 vaches à la traite. Ils étaient dans une optimisation du robot basée sur la qualité de vie personnelle. Lorsque je me suis installé, j’ai dû viser l’optimisation économique du robot. L’arrivée de notre associé Pierrick la même année nous a permis de produire plus de lait et de passer à 110 vaches à la traite », explique Romain Marqué, un des associés du Gaec.

Un plancher mobile pour le confort du trayeur

Romain ne garde pas que des bons souvenirs de cette période où le robot de traite était saturé. « On avait l’impression de passer plus de temps en bâtiment à pousser les vaches au robot que l’on aurait passé à traire en salle de traite classique. Une autre chose est immuable avec le robot de traite, c’est que l’alarme se déclenche toujours le dimanche ou lorsque l’on est en soirée avec des amis. L’évolution du troupeau a mis sur la table la question du système de traite : il s’est alors posé la question du robot de traite qui avait 7 ans et nous en avons profité pour réévaluer le système de traite », témoigne Romain Marqué.

Pas plus de 4 traites par personne dans la semaine

Les éleveurs ont visité plusieurs fermes avant d’arrêter leur choix en 2019 sur une salle de traite SAC Christensen en 2×16 TPA équipée pour l’instant en 2×12. La salle de traite est équipée de compteurs à lait, de l’identification et de la conductivité. Il y a aussi un plancher mobile pour que chaque trayeur puisse traire confortablement en réglant la hauteur de travail à sa taille. « Nous avons gardé tout ce qui était bien sur le robot de traite au niveau du suivi individualisé des animaux et nous avons enlevé tout ce qui pouvait tomber en panne », ironise l’éleveur.

Économie de 7 000 à 8 000 € en électricité

L’éleveur fait remarquer que l’installation d’un chauffe-eau solaire, cumulée au retour à la salle de traite, plus économe en énergie que le robot, lui permet de réaliser une économie de 7 000 à 8 000 € par an sur la facture d’électricité. « J’estime que l’amortissement de la salle de traite est 2 fois moins élevé qu’un équivalent en robot de traite. Je ne parle même pas du coût de maintenance et de la durée de vie de ma salle de traite qui est au minimum de 25 ans. »

Les 3 associés du Gaec peuvent compter sur une belle équipe qui participe à la traite. Il y a Théo qui est salarié sur l’exploitation à plein temps, ainsi que des retraités agricoles, étudiants ou pluriactifs titulaires de CDI à temps partiel variable. « Nous avons Pauline qui est ingénieure à l’Idèle, Jean-Luc qui est facteur, Pierrick mon ancien associé qui est en retraite, Pierre mon père qui est en retraite et Yann, étudiant, qui vient uniquement traire le week-end. » Sur les 8 trayeurs, l’objectif est que chacun ne fasse pas plus de 4 traites par semaine.

Nicolas Goualan

Les vaches retournent au pâturage

« J’ai réinstallé un Dac, j’ai un lot de fortes productrices qui a accès au Dac avec une ration semi-complète et un lot de faibles productrices qui n’a pas de Dac et une ration complète. L’installation d’une porte de tri me permet de gérer facilement les 2 lots et la manutention des animaux sans prise de risques pour les salariés. » Avec l’installation de la salle de traite, les vaches ont retrouvé un accès aux 25 ha de pâturage tournant dynamique (s’il y a assez de place). Les éleveurs ont créé 700 m de chemins drainants et perméables pour faciliter l’accès aux différents paddocks. Des tuyaux en gros diamètre enterrés acheminent l’eau dans toutes les parcelles. « J’estime qu’en pleine pousse, les vaches vont chercher un quart de la matière sèche de la ration en pâturant. »


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