La faune sauvage génère de nombreux dégâts sur les cultures et les élevages chaque année. « Il n’y a pas que le gros gibier – sangliers, cervidés – qui est concerné mais aussi les ragondins, les corbeaux, les choucas… Les pigeons apprécient les graines de tournesol et de pois. Dans les bâtiments, ils peuvent souiller l’alimentation ou les abreuvoirs… », souligne Élie Perche, agriculteur à Bédée (volaille en vente directe-cultures) et piégeur.
Bio et conventionnels impactés
« En agriculture biologique, les impacts peuvent être plus importants sur le maïs car nous n’avons pas de répulsif et nous semons souvent plus tardivement. Comme il y a moins de parcelles sur le moment, les oiseaux viennent plus facilement manger nos cultures », ajoute Sébastien Bouvet, éleveur laitier bio à Bédée (35).
Les deux producteurs insistent sur l’importance de signaler les dégâts. « Il n’y a pas de déclaration inutile, même sans indemnité à la clé. » En effet, seules les espèces classées Esod (espèce susceptible d’occasionner des dégâts) peuvent être régulées toute l’année, par différents moyens tels que le tir ou le piégeage.
« Mais s’il n’y a pas de dégâts déclarés pour une espèce, elle est retirée du classement Esod. Cette décision fait suite à une réunion départementale regroupant la Chambre d’agriculture, la FDGdon, la préfecture et des associations diverses », ajoute Elie Perche qui est aussi président de la MEIE (Maîtrise des espèces impactant l’élevage), 8e section du GDS Bretagne.


Il donne l’exemple de la pie qui, depuis 2 ans, n’est plus classée Esod sur l’Ille-et-Vilaine. « Les pies font des trous dans les balles d’enrubannage, dans les bâches de silo… Mais trop peu d’agriculteurs déclarent ces dégâts pourtant impactant pour l’alimentation du troupeau. L’année prochaine, un nouveau déclassement pourrait être instauré, pour une durée de 3 ans… ».
Tous concernés
« L’application de signalement créée par la Chambre d’agriculture n’a pas valeur de déclaration mais permet de faire la somme objective de tous les dégâts signalés et de fournir des arguments pour poursuivre des mesures de régulation ou simplement ne pas les perdre ! », ajoute Élie Perche. « Chaque agriculteur est concerné et doit déclarer. Ne comptez pas sur d’autres pour le faire à votre place, ne laissez pas les autres décider pour vous. »
Agnès Cussonneau
Une application simple sur portable
« Il y a quelques années, nous avons subi de gros dégâts de sangliers sur des prairies. J’ai fait une déclaration via l’application ‘Signalement de dégâts de la faune sauvage’ que j’ai téléchargée sur mon portable. Elle est très simple d’utilisation, propose une géolocalisation… », témoigne Sébastien Bouvet. À côté, il a constitué un dossier auprès de la fédération de chasse pour être indemnisé.Plus d’information auprès des FDGdon.