À Plémy, Christophe Caro a repris la ferme familiale de 27 ha en 1995. « À l’époque du remembrement, mes parents avaient fait des efforts pour avoir un parcellaire groupé », explique-t-il. Aujourd’hui, la SAU est de 51 ha. Grâce à la reprise de surfaces libérées à proximité immédiate en 2016 puis 2020, le foncier facilement accessible a été doublé pour atteindre plus de 30 ha. « Désormais, mon système atteint 55 ares de pâturage par vache. »
Sortie toute l’année
Priorité à la valorisation des prairies. « Je cherche à faire pâturer au maximum tant que c’est possible. Mais il faut savoir aussi récolter et puiser dans le fourrage conservé dès que nécessaire pour ne pas épuiser les plantes et le sol en surpâturant », insiste l’éleveur. Il conserve ainsi une rotation incluant 13,5 ha de maïs cette année. Les besoins sont plutôt de l’ordre de 10 ha. « Mais j’aime être large en stock pour sécuriser mon système herbager. On voit des choses surprenantes avec désormais des périodes séchantes où l’herbe ne pousse pas. Il peut y avoir aussi des attaques de choucas au semis… », explique celui qui préfère être « prévoyant » pour éviter tout stress.
Avoir du stock pour ne jamais surpâturer
En hiver, pendant trois mois, la ration est constituée de deux tiers d’ensilage de maïs et d’un tiers d’ensilage d’herbe. « Mais dès qu’il y a une météo favorable et de l’offre, les animaux ressortent systématiquement. » Pour autant, l’éleveur tient au respect strict du temps de repos des parcelles entre deux passages des vaches, adapté en fonction des variations saisonnières de pousse de l’herbe. « Les paddocks sont gérés à l’œil et à l’instinct », sourit-il. « Dès que la saison s’amorce, le temps de retour baisse vite de 50 jours à 30 jours, et même à 20 jours fin avril-début mai au moment du boom de la pousse. » Le déprimage démarre vraiment début février jusqu’à fin avril. Les vaches sont dehors nuit et jour fin mars jusqu’au 11 novembre.
Approche simple et esprit libre
Christophe Caro considère que l’herbe représente « autant de travail » que le maïs. « Mais, simple et économique, un système pâturant est très intéressant à gérer, infiniment moins coûteux et dégage ainsi une grosse valeur ajoutée. » Les 35 vaches permettent de vendre 260 000 L de lait par campagne et de sortir une marge brute lait de 292 €/1 000 L en conventionnel. « Pour moi, mon approche est synonyme de liberté et de sérénité », termine le Costarmoricain.
Toma Dagorn
Porte ouverte
Mardi 27 mai, le Cédapa organise une porte ouverte chez Christophe Caro. Fil rouge de la rencontre : « Bien vivre sur une ferme herbagère de 50 ha ». En complément du tour d’herbe, des ateliers seront proposés aux visiteurs : gestion du pâturage tournant, résultats techniques et économiques de la ferme, dispositifs d’accompagnement à l’installation et à la transmission avec le focus « les clés d’une transmission réussie » animé par Agriculture paysanne 22. Dès 13 h 30, lieu-dit Saint-Laurent à Plémy. Informations : 07 64 44 44 94.