À Montreuil-sous-Pérouse (35), Samuel Ménager élève 250 truies naisseur-engraisseur. Depuis 4 ans, l’agriculteur fait face à des problématiques de ray-grass résistants. Selon lui, plusieurs raisons expliquent ce phénomène. « J’ai longtemps eu une rotation courte d’automne : colza, blé et triticale », raconte l’éleveur. « De plus, je ne laboure plus depuis plusieurs années. » En parallèle, la diminution des matières actives efficaces contre la graminée favorise leur acclimatation au désherbage. « Aujourd’hui, il y a une résistance avérée pour les sulfonylurées », précise Emmanuel Maillet, conseiller agronomie à la Chambre d’agriculture de Bretagne. « On commence aussi à observer que le prosulfocarbe est moins efficace, tout comme le glyphosate. » Sur blé, les matières actives restantes sont le flufénacet et le chlortoluron. La première ne sera pas réhomologuée car son métabolite de dégradation a été reconnu comme perturbateur endocrinien. La deuxième doit quant à elle être utilisée sur des parcelles non drainées. nettoyer la moissonneuseun levier très efficace Allonger la rotation Dès l’apparition des premiers signes de résistance, Samuel Ménager a réagi en adaptant ses pratiques agronomiques. Il commence par diversifier et allonger sa rotation en y intégrant de la luzerne, de la féverole et de l’orge de printemps. « L’absence de Faf sur l’exploitation me permet d’être plus souple sur ma rotation », précise le Bretillien. La luzerne occupe 20 % aujourd’hui de la SAU et est valorisée avec Deshyouest. Cette culture permet entre autres à l’éleveur de diversifier les matières actives et notamment d’utiliser de la propyzamide, encore efficace sur le ray-grass. Samuel Ménager est également vigilant sur ses désherbages de pré et de post levée. Un triticale implanté après 3 ans de luzerne est par exemple traité au Defi et au Compil juste après le semis, puis au Fosburi trois semaines après. « Cela me coûte…

---