Les dommages du bréchet en forte augmentation

La transition des modes d’élevage vers la volière entraîne de nouvelles problématiques comme les dommages du bréchet qui sont souvent la conséquence d’une collision avec le matériel.

Poules pondeuses en volière - Illustration Les dommages du bréchet en forte augmentation
Les pondeuses élevées en volière présentent plus de dommages au bréchet.

« Entre 30 et 96 % des pondeuses sont atteintes de dommages du bréchet tous systèmes d’élevages confondus », indique Laurine Messager, chargée de mission bien-être animal à l’itavi lors d’une journée technique pondeuses. Les dommages au bréchet sont soit une fracture ou alors une déviation. Les systèmes alternatifs de type volière sont plus concernés par les dommages de bréchets. La collision avec le matériel occasionne des fractures du bréchet qui impactent le comportement des poules et induisent de la douleur.

Les systèmes alternatifs de type volière sont plus concernés

Retarder le début de ponte

« Les facteurs de risques sont multiples et interdépendants : élevage des poulettes, poids du 1er œuf pondu, précocité de ponte, intensité de ponte, nutrition, forme et matière du perchoir », cite Laurine Messager. L’intensité de ponte représente entre 20 et 40 % de mobilisation du calcium osseux. L’apparition maximale de nouvelles fractures a lieu vers 30 semaines d’âge au moment du pic de ponte. Plus le poids du 1er œuf est conséquent plus la force exercée sur la partie caudale est importante ce qui augmente le risque de dommage au bréchet. Cela nécessite aussi un besoin en calcium supérieur. Plus l’âge du 1er œuf est précoce et plus l’arrêt de la recharge en calcium de la partie médullaire est précoce. « Le risque réduit de 13 % pour chaque semaine d’âge où le début de la ponte est retardée. »

Adapter les équipements d’élevage

La nutrition calcique et la vitamine D3 représentent un levier majeur de la santé osseuse. Il y a souvent une désynchronisation entre les apports en calcium et la formation de la coquille. « Les particules grossières de carbonate de calcium permettent un effet retard de la biodisponibilité du calcium alimentaire plus en phase avec la période de construction de la coquille la nuit. » Les équipements d’élevage sont à adapter pour réduire le risque d’accident. Les dangers de la volière sont une surface d’atterrissage dure, glissante et trop petite ; un mauvais angle d’approche (optimal : 45°) ; des perchoirs métalliques avec des bords coupants. « Les limites sur ce sujet sont l’absence d’un état des lieux dans les élevages français, le manque d’une évaluation plus précise de l’effet des dommages du bréchet sur le bien-être des poules et sur les performances technico-économiques. Le projet PouleBreak va travailler dans ce sens, caractériser le comportement des poules atteintes de dommages et concevoir un outil d’évaluation efficace et facilement utilisable sur le terrain. »

Nicolas Goualan

Un apprentissage dès le stade poulette

Dès leur plus jeune âge les poulettes doivent avoir la possibilité de se percher et d’effectuer des exercices physiques diversifiés. Cela permet de réduire le risque de fracture du bréchet à l’âge adulte. « Jusqu’à 8 semaines d’âge, les poules apprennent à estimer les distances et acquièrent les facultés de coordination nécessaires. »


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