Les certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP) sont un outil de politique publique introduits en 2016. Leur objectif est d’accompagner la réduction de produits phytosanitaires par un système incitatif via 132 fiches-action. Parmi les moyens efficaces de réduction, l’utilisation de variétés résistantes est mise en avant. Par exemple, dans le cas du colza, l’utilisation de variétés partiellement résistantes au virus de la jaunisse (TuYV) représentait 10 % du nombre de CEPP obtenus en 2022. « Cette fiche action avait cependant un inconvénient », souligne Xavier Pinochet, expert scientifique chez Terres Inovia. « Les distributeurs privilégiaient ces variétés pour répondre à leurs obligations, tandis que le choix d’une variété doit reposer sur toute une série de critères ». Pour éviter cette distorsion de concurrence, la fiche-action a alors été révisée.
Quatre caractères pris en compte
La nouvelle fiche, introduite au 1er janvier 2024, prend désormais en compte davantage de caractères intéressants dans les variétés de colza. En plus de la résistance au virus TuYV, on retrouve la vigueur au départ et la résistance à l’élongation, à la cylindriosporiose et au sclérotinia. « Les fiches CEPP ne doivent cependant pas être l’alpha et l’omega du choix d’une variété », rappelle Xavier Pinochet. « En effet, elles ne prennent pas en compte les critères de productivité, de qualité ou de résistance au phoma ». D’après l’expert, en choisissant correctement sa variété, un agriculteur peut envisager une réduction d’IFT de 2 unités sur les 6 habituellement observées sur colza.
