17875.hr - Illustration Bien nourris, les blés font de la protéine
Le pilotage au plus juste de la dose d’azote permet d’obtenir des blé à plus de 11 % de protéine. Crédit photo : Arvalis.

Bien nourris, les blés font de la protéine

Il est possible d’améliorer la teneur en protéine des blés bretons, notamment en pilotant mieux l’azote. Eureden et Arvalis ont mis au point un outil qui vise à mieux couvrir sur la durée les besoins des cultures.

La Bretagne est la région de France qui affiche les plus bas taux de protéine sur ses blés. Ce résultat s’explique par un gradient naturel entre l’est et l’ouest, Rennes affichant toujours des meilleurs taux que Brest. Pourtant, un blé fort en protéine ouvre les portes des marchés export, rémunère un peu plus les agriculteurs et permet de réelles économies chez les fafeurs. « Chez un producteur de 250 truies et de 6 500 porcs charcutiers qui fabrique son aliment truie 2e âge et engraissement avec des formules à 50 % de blé, le fait d’utiliser une céréale avec un taux de protéine supérieur de 2 points amènera à des économies de 22 t de soja par an, soit 10 500 €/an », calcule Michel Le Friant, responsable Métiers du grain chez Eureden, lors de l’assemblée générale de la section, à Bourbriac (22).

L’outil CHN

Le recours à des OAD pour améliorer la protéine de la céréale peut présenter « un écueil majeur : on pilote seulement le dernier apport, les erreurs de fertilisation ont pu être commises avant ce dernier apport », explique Olivier Michel, du service agronomie de la coopérative. C’est pourquoi, en partenariat avec Arvalis, Eureden développe sur blé CHN, outil qui « améliore l’efficience de l’azote de façon intégrale, de février jusqu’aux stades épiaison et floraison ». Ce nouvel outil part de l’état de nutrition azotée de la culture à l’instant T et s’appuie sur des prévisions de précipitations à court terme. CHN intègre la prochaine fenêtre météorologique favorable pour valoriser les apports, c’est-à-dire un cumul de pluie de 15 mm dans les 15 jours suivant l’apport. La plante est ainsi correctement alimentée de la fin de l’hiver à sa floraison. Avec pour l’instant seulement une prise en compte des fertilisants minéraux, l’outil « va monter en puissance et intégrer les apports organiques », prévoit Olivier Michel. 

L’outil CHN améliore l’efficience de l’azote

Ne pas sous-estimer la fertilisation

« Tous les outils d’aide à la décision sont validés ; ils permettent de dépasser la dose prévisionnelle d’azote du plan de fumure », rappelle Élodie Quéméner, ingénieure chez Arvalis. Ces dépassements ne représentent que quelques unités, 17 selon un estimatif d’Eureden sur 44 situations utilisant l’OAD Farmstar. Sur une étude compilant 10 années d’essais menés par la coopérative, on remarque qu’une fertilisation avec une dose optimale d’azote amène à des blés chiffrant 11,3 % de protéine. « Dans 70 % des situations, on sous-estime la fertilisation de 45 unités », conclut l’ingénieure.

De 60 à 100 % de CAU

Suivant le stade de la céréale, le CAU (coefficient de l’utilisation de l’azote) change. « En février, le CAU n’est que de 60 % car la plante n’a pas encore la capacité à absorber tout l’azote apporté. En revanche, au stade dernière feuille étalée, le CAU est de 100 % », note Élodie Quéméner. L’ammonitrate reste la forme d’azote la plus efficace pour faire de la protéine, au même titre que des solutions type Azoperf, en comparaison à de l’urée ou à des engrais foliaires.


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