16322.hr - Illustration Limiter les conséquences des épisodes caniculaires

Limiter les conséquences des épisodes caniculaires

Les animaux d’élevage ont du mal à supporter les températures trop chaudes. Pour les aider à mieux gérer ces journées caniculaires, de plus en plus nombreuses, Groupama vous rappelle les principales mesures de prévention.

Il suffit de se souvenir de 2022 pour se faire une idée de ce à quoi pourront ressembler nos futurs étés. Dans son 6e rapport, le Giec rappelle que la température de la surface du globe a déjà augmenté de 1,1 °C par rapport à la période préindustrielle de 1850/1900. Les spécialistes du climat estiment que l’augmentation atteindra les 1,5 °C dès le début des années 2030. Selon l’efficacité des politiques anti-réchauffement, d’ici à la fin du siècle, la température pourra s’être élevée de 2 à 4,8 °C, ce qui augmentera les risques de précipitations extrêmes, d’événements climatiques intenses et d’épisodes caniculaires. Ces épisodes de températures élevées stressent les animaux, dont la productivité et la santé vont être perturbées. Depuis la canicule de 2003, qui avait induit une surmortalité importante, le monde de l’élevage a développé les mesures de prévention, dès la conception des bâtiments et les mesures d’urgence pour aider les animaux à faire face.

Des bovins particulièrement sensibles au stress thermique

Les bovins sont très sensibles au stress thermique. Leur rumen est un gros fermenteur, qui dégage une chaleur que l’animal a d’autant plus de mal à évacuer que sa capacité respiratoire est faible par rapport à son poids. L’optimum thermique pour la vache laitière se situe entre 5 et 15 °C. Quand ils subissent un stress thermique, les bovins mangent moins, sont plus sujets aux acidoses et leur reproduction est perturbée.

Pour contrer les impacts du stress thermique, il faut favoriser la ventilation naturelle et le rôle de parasol des bâtiments. La ventilation mécanique ne sera à envisager qu’en complément d’une ventilation naturelle insuffisante. La brumisation apporte un rafraîchissement à concentrer devant les cornadis ou sur l’aire d’attente.

La ration sera reconcentrée en énergie pour pallier la baisse d’ingestion. Elle sera distribuée le soir, voire fractionnée pour limiter le risque d’échauffement. Il faudra augmenter les accès à une eau fraîche. Les vaches pourront passer la journée à l’ombre du bâtiment surtout si les pâtures ne sont pas très ombragées, et sortir durant la nuit.

Adapter la conduite des volailles

Au-delà de 25 °C pour un poulet en fin de croissance, les volailles n’arrivent plus à réguler leur température corporelle. Certains facteurs augmentent le risque de stress thermique : la densité, l’âge des volailles, la conception et l’implantation du bâtiment… Il faut alors être vigilant sur les paramètres d’ambiance et le bon fonctionnement de la ventilation. La litière doit rester sèche. L’eau de boisson doit être fraîche et distribuée à volonté. 

Le stress thermique entraîne une réduction de la consommation d’aliment. On peut aller plus loin en mettant les animaux à jeun, avant et pendant le coup de chaleur, pour limiter le dégagement de chaleur dû à la digestion. Cette mise à jeun doit être faite tôt le matin pour être efficace. Il faut garder une intensité lumineuse suffisante en journée, pour que les animaux puissent s’abreuver mais aussi une partie de la nuit, pour favoriser la prise alimentaire, qui compensera le jeun de la journée. 

Si l’enlèvement tombe pendant une période chaude, il faut respecter la mise à jeun mais maintenir l’accès à l’eau jusqu’au dernier moment. Il est nécessaire de maintenir une vitesse d’air au niveau des animaux pendant l’enlèvement.

Ventilation et brumisation pour garder les porcs au frais

Comme ils n’ont pas de glandes sudoripares, les porcs souffrent de la chaleur, dès que la température dépasse les 23 °C.

Avant la période estivale, il faut nettoyer les ventilateurs et contrôler les thermostats, vidanger les préfosses et vérifier le bon fonctionnement des abreuvoirs et pipettes, l’ouverture automatique des fenêtres et portes en cas d’élévation de la température.

En cas d’épisode caniculaire, la ventilation au débit maximal limite l’élévation de température dans les salles d’élevage. Mais quand l’air extérieur atteint une température élevée, la ventilation doit être complétée par de la brumisation, vaporisation d’eau sous haute pression, ou du cooling, passage de l’air dans un maillage humide. Le débit d’eau et le rythme doivent être adaptés pour qu’il n’y ait pas d’humidité résiduelle.

Pour limiter la baisse de la consommation, il faut multiplier les repas, aux heures les plus fraîches, entre 2 et 10 h du matin, tout en rationnant les animaux à 85-90 %. L’abreuvement est aussi important, avec des distributions manuelles ou par la machine à soupe, pour augmenter la consommation.


Tags :
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article