Dernier apport d’azote : quand l’apporter ?

Le potentiel des cultures de blé est pour le moment prometteur. Le dernier apport d’azote est d’autant plus intéressant pour accompagner le potentiel de rendement de la culture et la teneur en protéines. Cette année, les premiers apports courant tallage ont été mal valorisés avec le mois de février sec, d’autant plus si la forme d’engrais est plus sensible à la volatilisation (urée, lisier…). D’un point de vue climatique, c’est souvent la période autour du stade épi 1 cm courant mars qui pose le plus de problèmes pour la valorisation de l’azote. Néanmoins, pour 2023, ces principaux apports autour d’épi 1 cm ont été très bien valorisés sur l’ensemble du territoire, avec un mois de mars excédentaire en pluies. L’état de nutrition azotée est donc tout à fait correct actuellement. Ajouté à l’absence de déficit hydrique, cela limite la régression de tiges et préserve le nombre de talles qui aboutiront à des épis. Ne pas se précipiter De potentielles pluies sont annoncées dans les prochains jours pour valoriser l’azote, toutefois il ne faut pas se précipiter pour réaliser son dernier apport, mais raisonner en fonction du stade de la culture. Les outils d’aide à la décision permettent également d’ajuster la dose à la hausse ou à la baisse selon l’état de nutrition et le potentiel de la parcelle. Pour préserver le potentiel de la culture et couvrir les besoins en azote, le dernier apport est important. Pour l’optimiser au maximum, il s’agit de trouver le compromis entre les besoins de la plante et donc son stade (date d’apport), son état de nutrition (la dose) et les conditions météo au moment de l’apport (valorisation). Concernant le stade, pour les parcelles actuellement au stade 2 nœuds, il est trop tôt pour apporter son dernier apport, le 3e apport d’azote est justifié à partir du moment où le blé a atteint au minimum le stade dernière feuille pointante (DFP) (voir tableau ci-dessous). Pour 2023, dans la majorité des situations de la région, il est intéressant d’attendre la semaine du 24-28 avril pour décider de déclencher les apports selon les prévisions de pluies annoncées pour fin avril-début mai afin d’obtenir 15 mm dans les 15 jours suivant l’apport. Ajuster la dose à l’année Les pluies du mois de mars et début avril ont également eu pour conséquence de retarder les chantiers d’ensilage d’herbe et également la préparation des semis du maïs qui vont suivre. Sur l'organisation du travail, une anticipation du dernier apport d’azote sur céréales en vue de libérer la fin du mois d’avril pour se consacrer aux semis du maïs questionne. Trop anticiper le dernier apport limite la valorisation de l’azote sous forme de protéine et ne permet pas de piloter ce dernier apport pour ajuster la dose à l’année. C’est au stade dernière feuille-gonflement que l’on maximise le dernier apport en rendement et protéine. Au-delà d’épiaison, l’azote ne participe pas au rendement, mais uniquement à la protéine. D’autre part, l’usage d’OAD permet de se rapprocher de la dose d’azote optimale pour 2023. Benjamin Collin, Élodie Quéméner/ Arvalis - Institut du végétal

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