15006.hr - Illustration Rénover à moindre coût pour garder de la marge de sécurité
Simon Gainche, éleveur à Kerfourn.

Rénover à moindre coût pour garder de la marge de sécurité

En réalisant une première tranche d’investissements à moindre coût pour de la rénovation de poulaillers tout en autoconstruction, Julien et Simon Gainche ont amélioré leur marge. Ils vont maintenant pouvoir se projeter rapidement sur de l’amélioration des conditions de travail.

« Mon frère Julien s’est installé sur l’exploitation avicole familiale en 2019 lors du départ à la retraite de notre père. À l’époque, j’avais pris 9 % des parts de la société pour anticiper mon installation tout en conservant mon emploi de conseiller bancaire agricole. L’exploitation ne pouvait pas encore dégager 2 revenus mais cela me permettait de donner un coup de main pour la rénovation des poulaillers le week-end et pendant mes vacances en ayant un statut », introduit Simon Gainche, aviculteur à Kerfourn (56). Les 50 ha de SAU de l’exploitation ont été convertis en agriculture biologique pour gagner en valeur ajoutée. Un atelier porc bio en post-sevrage et engraissement a aussi été créé pour y élever 1 200 porcs à l’année.

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L’expérience de charpentier agricole de Julien Gainche a permis d’installer des fenêtres à moindre coût en transformant l’ancienne trappe constructeur en volet.

Les murs intérieurs refaits en PVC blanc

Simon et Julien Gainche avaient comme optique de ne pas trop investir pour conserver un maximum de marge de sécurité. Ils ont donc décidé de réaliser eux-mêmes la rénovation des 2 poulaillers (Colorado de 1 000 m2 et Louisiane de 1 200 m2) âgés d’environ 40 ans. « Ces 2 bâtiments étaient quasiment dans leur état d’origine. Nous les avons remis au goût du jour. Dans le Colorado, nous avons gardé les anciens panneaux sandwich des côtés en ajoutant des plaques en PVC blanc (Komacel) à l’intérieur. Une idée que mon frère a trouvée grâce à son expérience d’ancien charpentier agricole. Cela a permis de cacher le bois et d’améliorer le côté sanitaire tout en augmentant l’étanchéité de la salle d’élevage pour maîtriser au mieux les flux d’air et donc avoir une ventilation plus homogène », explique Simon Gainche. Il précise que ce matériau en PVC leur a coûté 13 €/m2 à l’époque et qu’aujourd’hui les prix ont fortement augmenté. La trappe d’entrée d’air de type constructeur a été remplacée par des trappes Fantura de chez Fancom. « Nous avons rajouté des turbines pour augmenter la capacité de renouvellement d’air de 68 000 m3/h. »

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Les anciens murs intérieurs ont été recouverts de PVC blanc (Komacel) pour limiter les coûts alors que les professionnels préconisaient de tout démonter pour installer du panneau sandwich.

Des ERC pour renouveler l’air au démarrage

Le Louisiane de 1 200 m2 a été équipé de 4 turbines de 45 000 m3/h en pignon pour pouvoir ventiler lors des coups de chaleur. Des échangeurs récupérateurs de chaleur (ERC) de chez Leroy ont été installés. « Cela permet d’avoir un renouvellement d’air lors du démarrage du lot quand les rideaux sont encore fermés. L’objectif est aussi d’économiser du gaz mais nous ne pouvons pas le chiffrer réellement. » Les 2 poulaillers sont maintenant équipés avec de la brumisation et d’un boîtier de régulation Mégavi Connect de Sodalec pour la gestion des paramètres d’élevage. Les aviculteurs ont aussi investi dans un nouveau groupe électrogène, une pompe doseuse pour acidifier l’eau, de l’éclairage en tubes Led et des lignes de pipettes pour pouvoir élever du poulet car auparavant l’élevage était spécialisé en dinde.

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Les nouveaux pignons respectent le cahier des charges « Nature d’éleveurs » sur l’intégration paysagère.

La marge PA est passée à 26,50 €/m2 de moyenne

Ce chantier de rénovation a pris environ 4 mois de travail avec Julien qui était à temps plein et Simon qui y passait ses week-ends et ses vacances. « Nous avons contracté un prêt travaux de 125 000 € soit une rénovation qui a coûté 57 €/m2. » Simon cite quelques exemples d’économies réalisées : « En posant nous-mêmes le système de brumisation, nous avons économisé autour de 3 000 € de main-d’œuvre. L’installation des 4 turbines sur le Louisiane a pris 2 jours et nous avons réduit la facture de 1 000 €. Pour la pose des tubes Leds c’est 4 jours de boulot pour 3 000 € d’économies. Sur l’ensemble des travaux, nous avons estimé avoir économisé entre 15 000 et 20 000 € de main-d’œuvre. » Les frères Gainche n’ont pas l’intention de bétonner les sols des poulaillers car ils veulent continuer l’élevage mixte dinde/poulet. « Les sols seront à refaire bientôt mais nous resterons en terre battue. » Ces premiers investissements ont été ciblés pour améliorer les performances : « Avant, la marge PA en dinde se situait autour de 20 €/m2, aujourd’hui nous sommes en moyenne à 26,50 €/m2. Ce gain de marge va permettre d’amortir rapidement les investissements pour envisager ensuite de poursuivre sur de l’amélioration des conditions de travail », conclut Simon Gainche.

1.500 € de fenêtres pour un poulailler de 1 000 m2

Afin de respecter le cahier des charges « Nature d’éleveurs », Simon et Julien Gainche ont rénové les pignons des poulaillers en vue d’une meilleure intégration des bâtiments dans le paysage. Ils ont aussi installé des fenêtres pour apporter de la lumière naturelle dans le bâtiment Colorado. « Nous avons acheté uniquement le double vitrage et il a été posé sur le côté du poulailler où se trouve l’ancienne trappe d’entrée d’air constructeur. Cette dernière sert maintenant de volet pour les fenêtres lorsque nous avons besoin de nuit dans le poulailler comme lors des départs des volailles en journée. Cette solution d’un double vitrage simple comme fenêtres nous est revenue à 1 500 € pour un 1 000 m2. »

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