La forêt familiale sert à construire la ferme

Les douglas, les mélèzes et les épicéas de la ferme familiale servent à ériger et à barder les bâtiments. Une façon de se fournir en matière première locale écologique. L’autonomie se décline sous toutes ses formes au Gaec de Kerdennet, à Guerlesquin (29). Pierre et Vincent Quéniat produisent du lait, des porcs et de la volaille en utilisant au maximum les fourrages produits par les parcelles d’herbe ou par les cultures. Quand il s’agit de faire aboutir un nouveau projet de bâtiment, cette autonomie est toujours de rigueur. Dès 1976, le père des 2 frères avait déjà utilisé des arbres de la ferme pour ériger la stabulation. Depuis, de nombreux autres bâtiments et un séchoir à foin d’une capacité de 210 t MS ont vu le jour, en gardant ce principe de se servir de diverses essences d’arbres comme matériaux de construction. « Nous avons utilisé une partie d’un bois de douglas et de mélèzes plantés par mon grand-père. Pour le séchoir monté en 2013, il nous a fallu l’équivalent de 3 grumiers de 50 m3 chacun », chiffre Pierre Quéniat. Les arbres ont été abattus puis ramenés en bordure de route, avant de prendre la direction la scierie Le Duff, située à quelques kilomètres. Ce bois scié a servi à réaliser l’aménagement intérieur et la coque du bâtiment. « La charpente et les fermes ont été réalisées avec ce douglas, qui est une essence rigide. Les pannes ont été faites en épicéa, bois plus élastique et plus souple », explique Jean-Paul Le Duff, gérant de la scierie basée à Lanmeur (29). Les associés du Gaec ont travaillé en étroite collaboration avec le scieur. « Nous abattions les arbres en fonction des cotes données par Jean-Paul Le Duff, en y ajoutant 10 cm de marge ». Les plus beaux spécimens, avec des fûts bien droits et si possible sans nœuds, ont été sélectionnés. Ne pas négliger le temps de travail Le fait d’utiliser le bois présent sur ses terres offre un avantage évident d’économies en termes de matières premières. Mais cela ne va pas sans un temps de travail important, et la nécessité d’avoir du bon matériel d’abattage. « C’est un métier parfois dangereux », rappelle Pierre Quéniat. Il faut ensuite laisser le temps au temps. « Mieux vaut laisser sécher le bois, au mieux 1 an. Le bardage peut être posé de suite, mais il y a un risque de retrait ». Au passage, le bois est géré durablement, « les coupes servent à éclaircir, pour laisser de la place aux plus jeunes sujets ». Dans les prochains projets de construction de la ferme, une fumière est déjà programmée. Le bardage sera en mélèze maison. « Sur un investissement de 20 000 €, le fait d’apporter notre propre bois nous fait économiser 5 000 € ». Dans un coin de la ferme, il y a toujours un petit stock de bois, accessible si besoin pour des petits travaux de bricolage, ou pour baliser la clôture du parc des veaux.

La forêt familiale sert à construire la ferme

Gaec de Kerdennet, à Guerlesquin (29)

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