« Les anciens ne voulaient pas partager les décisions »

 - Illustration « Les anciens ne voulaient pas partager les décisions »
Une médiation, menée par un binôme agriculteur-agricultrice, peut aider à résoudre les conflits au sein des sociétés agricoles.

Quatre ans. C’est le temps qu’il a fallu à Marion pour quitter la société dans laquelle elle s’était installée en 2019, avec 3 autres associés. Les tensions sont apparues rapidement. « Ça aurait pu mal finir ». Lors de l’assemblée générale d’Agrimédiation Bretagne, Marion (prénom d’emprunt) a livré son sentiment sur les quatre années vécues au sein du Gaec dans lequel elle s’était engagée en tant que jeune associée. Elle y avait pourtant travaillé comme apprentie avant d’accepter la proposition de ses collègues. « Dans l’euphorie de l’installation, je n’ai pas été assez vigilante ». Elle avait pourtant réalisé, au préalable, une formation intitulée « gérer les bases d’une bonne association ». Une formation où n’était présent que l’un des trois autres associés, mais que tous auraient pu (et dû ?) suivre. Que s’est-il passé dans cette exploitation économiquement performante ? « Des non-dits sur le fonctionnement ou l’organisation, qui finissent par avoir de lourdes conséquences. Un litige entre l’autre jeune associé et l’un des deux anciens. Le manque de volonté des deux plus âgés de partager les décisions. Des surprises lors du premier bilan avec le comptable. Les documents étaient au domicile de l’un d’entre eux, pas au bureau de l’élevage comme cela aurait dû être le cas ». L’ancienne apprentie a eu du mal à briser l’ancien lien hiérarchique de subordonnée, à s’imposer comme l’égal de ses collègues. « Cet aspect n’a pas été suffisamment appréhendé avant l’installation », déplore l’ancienne inséminatrice. Sortie choquée d’une réunion En janvier 2021, Marion décide de contacter Agrimédiation. Ses associés acceptent la démarche. « Nous avons d’abord eu des entretiens individuels avec les deux bénévoles (agriculteurs), puis une réunion collective. Je suis sortie choquée de cet entretien collectif car j’ai ressenti que j’étais le problème principal. Ça a été difficile au niveau émotionnel ». La démarche les pousse, entre autres actions, à fixer des réunions collectives périodiques….

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