Malgré quelques silos bombardés, les stocks de grains semblent avoir été préservés. Le pays a largement de quoi nourrir sa population sur les denrées de base et pourra exporter le report au cours de la prochaine saison, si le contexte géopolitique le permet et si des solutions logistiques sont trouvées. Le peuple ukrainien est fait d’une trempe qui force le respect. Les agriculteurs sont dans les champs et même en avance dans leurs travaux par rapport à l’an dernier. Coté commercial, les chiffres officiels font état de 1,4 Mt d’exportations de céréales en mars. Cependant, une grande partie, bien que dédouanée, n’a pu sortir du pays et est en souffrance dans les ports. Les petits négociants, plus agiles pour mobiliser des stocks par camions, barges, containers et trains, semblent cependant s’activer. En mars, 300 000 tonnes de produits agricoles ont pu être expédiées par train, et le potentiel pourrait être de 1,5 Mt d’ici la fin de la campagne selon le consultant UkrAgroConsult. Les producteurs ont besoin de vendre pour finaliser les futures récoltes (achats d’intrants) et nourrir le bétail. Il faudra aussi faire de la place pour accueillir les prochaines récoltes. Toute cette communauté s’active donc pour préserver ce trésor agricole. Fin juin, les stocks de blé (essentiellement fourrager) devraient se monter à près de 5 Mt, ceux de maïs à 15 Mt, ceux de graines de soja à 0,8 Mt alors que l’orge et le colza ont été entièrement vendus. Une flambée des prix légitime La flambée des prix que nous avons connue en mars sur les marchés mondiaux est légitime. Sur le blé, nous manquerons probablement de 3 à 4 Mt sur le marché pour finir cette campagne, ce qui explique la hausse des cotations et le rationnement nécessaire en cours. Mais les flux se réorganisent. Les stocks mondiaux vont légèrement baisser,…

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