10723.hr - Illustration De plus en plus d’éleveurs inséminateurs
Un guidage par caméra peut faciliter l’insémination.

De plus en plus d’éleveurs inséminateurs

L’insémination par l’éleveur (IPE) peut permettre de gagner en autonomie et performance. Une formation et une bonne organisation sont conseillées. Un point sur cette pratique a été fait lors d’un Breeder café organisé par Eilyps.

En 2020, près de 5 400 éleveurs ont pratiqué l’IPE, c’est 6 % de plus qu’en 2019. Ils ont réalisé 795 820 inséminations totales (+ 10 %). Cette pratique représente 12 % de l’activité insémination animale en France. L’IPE peut intéresser pour gagner en autonomie, par rapport au passage de l’inséminateur ou au choix du taureau, mais aussi pour des raisons économiques. Le gain, sans toutefois compter le temps de travail, est estimé à environ 2 000 € par an.
« La fertilité peut par ailleurs être favorisée grâce à l’optimisation du moment de l’insémination ou un temps d’attache réduit pour les vaches », a souligné Pierre-Olivier Declèves, vétérinaire Eilyps lors d’un Breeder café sur la thématique de l’IPE organisé fin novembre. Les statistiques de l’Idele affichent d’ailleurs un taux de non-retour en chaleur meilleur en IPE.

Inséminer dans les 6 à 12 heures après la détection des chaleurs

« Le moment précis de l’ovulation est difficile à connaître avec précision mais on peut se donner l’objectif d’inséminer dans les 6 à 12 heures après avoir détecté les chaleurs », conseille Pierre-Olivier Declèves. Les paillettes de semences, identifiées par des codes couleur (selon la race) et par un code-barres pour la traçabilité, sont congelées dans une cuve d’azote à – 196 °C. « L’organisation des paillettes se fait selon un plan de cuve bien précis. » Il faudra aussi prévoir un pistolet d’insémination de 40 à 45 cm et de 5 à 6 mm de diamètre. Un logiciel tel que Breeder permet l’enregistrement de l’IA, sa traçabilité et proposera bientôt un plan de cuve.

Une réglementation spécifique

« La formation IPE n’est plus obligatoire mais reste fortement conseillée. » Légalement, l’éleveur inséminateur est tenu de se signaler auprès de son EDE (Établissement départemental de l’élevage). Il doit par ailleurs déclarer un dépôt de semences, assurer la traçabilité des doses, tenir le registre de monte de l’élevage et enregistrer ses IA dans un délai de 28 jours. Des sanctions et/ou des amendes sont possibles en cas de non-respect de la réglementation. Eilyps organise régulièrement des formations sur l’IPE, la prochaine se déroulera les 11 et 18 janvier prochains mais une autre session est prévue en novembre 2022.

Plus simple grâce à la caméra

Certaines solutions peuvent simplifier l’insémination par l’éleveur, offrir une maîtrise plus rapide, à l’image de l’Eye Breed utilisé aujourd’hui par une centaine d’éleveurs de l’Ouest. Ce dispositif permet de s’affranchir de la palpation rectale. L’opérateur est guidé par la caméra qui retransmet l’image sur son Smartphone. « Une fois le col trouvé, on positionne le cupule dessus. La pompe permet au dispositif de rester bien positionné sur le col », explique Olivier Guyader, responsable développement chez Genes Diffusion, distributeur de l’Eye Breed. Le cathéter d’insémination est ensuite passé dans les différents anneaux du col en faisant des gestes circulaires, puis la semence est déposée dans l’utérus. Autre intérêt de cet équipement, il comporte un dispositif permettant de récolter les glaires vaginales qui pourront ensuite être analysées.


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