Un ensilage en anaérobie maximale

Entre novembre 2020 et mars 2021, 114 silos de maïs ont été passés au crible par Eilyps. 250,5 kg MS/m3. C’est la densité moyenne des silos de maïs, après expertise durant l’hiver 2020-2021, des 114 audits par Eilyps. En sus de 6 mesures par silo avec une tarière pour l’analyse de la densité, ont également été mesurés la teneur en matière sèche des 6 points, la longueur de coupe, la température et le pH. « On se situe à des niveaux supérieurs aux tables de référence, mais les densités moyennes oscillent de 226 pour le tiers supérieur et 273 pour le tiers inférieur », observe Philippe Busnel, consultant nutrition à Eilyps. Impact de la hauteur du silo et du taux d’amidon Il existe un impact fort sur la densité de la hauteur de conception des silos : « Selon le tiers mesuré (haut-milieu-bas), on retrouve une augmentation linéaire des densités », note le responsable des audits. Si les silos font en moyenne 3 m de hauteur à 35,6 % MS, la densité varie de 223,2 kg MS/m3 « pour les silos à moins de 2,50 m, à 281,4 pour ceux de plus de 3,50 m de haut et 250,1 pour les stades intermédiaires. Autre point aussi confirmé : de par l’effet « poids » , le pourcentage d’amidon impacte également la densité, « selon un barème de + 14-16 kg MS pour un gain de 3 points d’amidon ». La longueur de coupe n'influence pas vraiment cette notion de densité, lorsqu’on l’adapte à la matière sèche de la plante. « Mais à MS élevée ( > 38 %) on maintient une densité de niveau égale à la moyenne si la longueur de coupe est inférieure à 10-12 mm » . Stabilité parfaite et valeur optimale Aussi, outre les recommandations sur l’éclatement des grains et la longueur de coupe en lien avec le matériel de reprise et de distribution, l’équipe nutrition rappelle les principes à suivre pour optimiser la densité : « Pour chaque remorque au tas, l’étalement doit se faire sur une surface maximale pour une couche de 10-15 cm » . Chaque couche doit être tassée avant l’arrivée d’une nouvelle remorque, avec un poids tasseur de 2 à 2,5 t/rang d’ensileuse. Pour une bonne stabilité du silo, ce dernier ne doit présenter aucune entrée d’air, laissant les fermentations consommer l’oxygène résiduel dans le silo après tassage et fermeture obligatoire durant 3 à 4 semaines. « L’objectif est bien de baisser rapidement le pH sous le seuil de 4 dans les 3 à 4 premières semaines. Dans les zones où il y a trop d’air, on retrouve durant l’hiver des pH autour de 7-8, résultant d’une mauvaise acidification et impliquant des pertes. » L’utilisation d’une bâche de qualité permet également d’atteindre cette objectif d’anaérobie optimale, ainsi que le chargement du silo à l’aide de boudins, pour éviter toute nouvelle entrée d’air. « Des conservateurs comprenant des bactéries homofermentaires et hétérofermentaires, à prévoir en amont de l'ensilage, favorisent également une baisse plus rapide du pH et une moindre perte d’énergie », mentionne Philippe Busnel.

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