d9143.hr - Illustration Le Cheval Breton se vit en famille
Arnaud Thépault à côté de Lola Haie Greis, pouliche de l’année.

Le Cheval Breton se vit en famille

La doyenne, Mélen, a l’âge du fils de la maison, Gabin. Avec 15 poulains à son actif, cette charmante trait de 21 ans est la pionnière de la grande famille équine Haie Greis, de l’élevage Thépault à Cléden-Poher (29).

De la voie express qui surplombe le lieudit Haie Greis, entre Pont Triffen et Carhaix, on les aperçoit. Les chevaux bretons de la famille Thépault font partie de ce paysage du Centre-Finistère. Depuis longtemps… depuis toujours. « Mon grand-père était étalonnier. Les éleveurs du secteur emmenaient leur jument à saillir à la ferme », raconte Arnaud Thépault quand on l’invite à rembobiner jusqu’à l’origine de cette passion pour le cheval. « Et puis, je l’accompagnais aux concours », ajoute-t-il.
Quand il reprend la ferme de son oncle, c’est tout naturellement qu’Arnaud Thépault achète une jument. « Mélen. Née en 2000, elle finira sa vie ici », assure l’éleveur qui possède aujourd’hui 10 juments – « pleines », précise-t-il –, 11 pouliches, 5 poulains et deux étalons. Avec pour chacun un nom estampillé de la signature de cet élevage qui s’est progressivement fait une identité dans le monde du Cheval Breton : Blanche Haie Greis, Étoile Haie Greis, Diva Haie Greis, etc.

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Le long chemin de la sélection

Fait incontournable, quand on évolue dans le monde du cheval, les concours rythment le calendrier annuel des éleveurs. C’est là que l’on se mesure, que l’on se fait un nom et que l’on enrichit son carnet d’adresses. Ou, qu’à l’occasion, on repère « du sang intéressant » qui pourrait venir enrichir la génétique maison. Car les éleveurs qui se retrouvent dans la prairie d’un comice ou sur un concours de plus haut niveau sont avant tout de férus sélectionneurs. Des gardiens de la génétique du Cheval Breton, dont le standard est protégé par le stud-book.
Dans le domaine de la génétique équine, le chemin est long et sinueux avant de briller sur les rings. Choisir le meilleur accouplement ne s’improvise pas. Comme dans l’espèce bovine, les sélectionneurs équins sont incollables sur les souches et la généalogie des différentes familles. « Sachant qu’un cheval peut être beau sans que les caractères soient bien fixés », relève Arnaud Thépault. Et c’est là tout l’art de la génétique aussi prévisible qu’elle est aléatoire ; avec ses coups de poker gagnants et ses traversées du désert. « Sur les 5 poulains nés cette année, j’en garderai sans doute deux », pense-t-il en présentant ses préférés dans la parcelle attenante au hangar qui fait office d’écurie. Et d’espérer, pourquoi pas, reconduire une vente d’étalon au haras comme l’an passé avec Izak, un magnifique mâle aubère. « Il faut pour cela que le cheval passe l’épreuve de l’approbation. Sur 80 présentations annuelles, les haras achètent seulement 3, 4, voire 5 étalons ».

Des jeunes motivés

[caption id=”attachment_56295″ align=”alignright” width=”289″]c9144.hr Une crinière soigneusement tressée : un « détail » qui fait la différence et marque le travail soigné de l’éleveur. Ici, présentation par Gabin Thépault.[/caption]

Pour la majorité des sélectionneurs, les concours sont des moments forts et très appréciés. « Même s’il y a un esprit de compétition, c’est très convivial », observe Arnaud Thépault qui s’y déplace en famille, accompagné de son épouse Lydie, leur fille Yaëlle et leur fils Gabin qui ne se fait plus prier pour tenir la bride lors des présentations. « Au contraire. Il est désormais mordu. La relève est assurée. D’ailleurs, on voit actuellement une nouvelle génération de jeunes sur les concours ».
Le grand jour, pour présenter un cheval sous ses meilleurs atours et son meilleur jour, le propriétaire doit consacrer beaucoup de temps à sa préparation. Première étape, lui apprendre à marcher, à trotter, à obéir. Puis, lui tailler régulièrement les sabots pour parfaire ses aplombs. Sur la ferme de La Haie Greis l’éleveur se charge lui-même de cette opération. « Mais je ne ferre pas », avoue-t-il. À la veille du concours, place au lavage, à l’étrillage de la robe et, touche finale, le tressage de la crinière. Un vrai exercice de dextérité où chacun à ses propres astuces. « Comme on ne trouve plus de raphia, j’utilise du filet de round-baller en soutien », dévoile Arnaud Thépault passé maître de la tresse bien serrée et régulière de l’avis de ses pairs.

Quamélia sur le podium à Paris

Le concours cantonal est la première marche qui ouvre potentiellement sur le départemental où sont sélectionnées deux pouliches de 2 ans par département pour la consécration au Salon de l’agriculture. « C’est arrivé une fois. En 2007 avec Quamélia. Elle avait été sélectionnée en 2006 au concours de Cléden », raconte Arnaud Thépault qui se souvient avec émotion de ce moment passé en famille au son des binious.

Postier ou trait

Il existe 2 types morphologiques de Cheval Breton : Le postier est « chic », plus léger, avec une encolure longue. Son dos est tendu et sa croupe longue et plate. « Les allures sont hautes et énergiques avec de l’engagement notamment au trot », décrit le stud-book. Le trait est puissant, massif et plus compact que le postier. Sa tête est plus souvent carrée et sa poitrine profonde. Le dos est tendu, large et musclé, la croupe est large et double. La cuisse et l’avant-bras sont musculeux.

Pour plus d’informations : http://www2.cheval-breton.fr/


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