dd8433.hr - Illustration Un œil extérieur sur mon projet robot
L’évaluation de la circulation des animaux, et notamment l’accès aux points d’intérêt comme le robot, la brosse ou l’abreuvoir en se mettant dans la peau d’une « dominée », est une priorité dans l’étude des plans d’un pré-projet robot.

Un œil extérieur sur mon projet robot

Pas toujours simple de bien comparer les propositions commerciales des installateurs de robot. Des spécialistes accompagnent les éleveurs pour appréhender toutes les nuances des devis et avoir toutes les clés pour choisir. 

« Il y a quelques années, les éleveurs partant en traite robotisée avaient généralement, au moment du projet, deux devis en main », rappelle Jean-François Julliot, responsable du service traite chez Seenovia, entreprise de conseil en élevage dans les Pays de la Loire et en Charente-Maritime. Aujourd’hui, avec le développement à grande vitesse de l’automatisation (les robots représentant autour de 60 % des installations neuves de traite en Bretagne en 2020) accompagné du déploiement des concessions et solutions des différents fabricants sur le marché, les porteurs de projet disposent souvent de 3, 4 voire 5 propositions commerciales. Mais comparer ces offres ne s’avère pas si simple. « La machine qui apparaît la moins chère est-elle réellement la moins chère ? », lance le spécialiste. Pour s’en assurer, il est indispensable de comparer les devis ligne par ligne. « La proposition concerne un robot sans option ou toutes options ? Que prend effectivement en charge le contrat de maintenance ? »

Visiter et se documenter pour parler le langage robot

Issu du monde de la robotique, Jean-François Julliot connaît le sujet par cœur. Pour que les éleveurs aient toutes les cartes en main pour décider, son entreprise propose ainsi un service « Conseil avant achat ». Avant d’intervenir, ils recommandent aux intéressés d’avoir validé trois étapes préalables. D’abord, avoir mené une étude économique. « Le financement dont on dispose peut orienter vers du matériel neuf, d’occasion ou une solution de location qui se développe. » Ensuite, avoir obtenu des devis et plans auprès des installateurs du secteur. Enfin, avoir visité des fermes déjà équipées. « Ces deux derniers points sont importants : au contact des vendeurs et d’utilisateurs chevronnés, les porteurs de projet apprennent à parler le “langage robot” . Ainsi, on gagne du temps au moment de l’audit. »

« Comparer des choses comparables »

L’intervention est ainsi assez rapide. La visite du conseiller dure environ trois heures pour prendre connaissance du projet, faire le tour de l’exploitation et récupérer les documents avant une étude approfondie des devis au bureau pour préparer un compte rendu détaillé.
« Technologie de détection des trayons, modules d’analyse du lait, présence de porte de pâturage ou de tank tampon, temps de traite et de nettoyage de l’automate, contenu précis du contrat de maintenance… Côté matériel, nous passons tout au crible pour comparer des choses comparables en termes de coût et de réponse technique », détaille Jean-François Julliot. Est même calculé un coût de fonctionnement global de la machine sur 10 ans en incluant consommables, entretien, consommation d’eau et d’énergie…

Des détails d’importance

Ensuite, les conseillers se penchent en détail sur les plans. « On s’assure d’une circulation optimisée dans le bâtiment avec un accès facile des animaux au robot et de l’éleveur à son troupeau. » Ils s’intéressent « à l’indispensable circuit court » dédié aux animaux qui réclament la majeure partie des efforts au quotidien (voir encadré). « Racleurs ou robots collecteur ou aspirateur à lisier ? Comment nettoyer la zone d’attente devant l’automate ? Comment se déplacer avec les seaux de lait pour les veaux ? Dois-je conserver mes anciens Dac ? Un passage d’homme près de la stalle est-il prévu pour effectuer facilement un contrôle visuel de la bonne distribution des concentrés ? » Point par point, tout est évalué. Nombre d’abreuvoirs. Type et emplacement des silos à aliment (« Prévoir minimum 10 t pour celui des correcteurs ou des modèles à reremplir au godet pour profiter de tarif de livraison gros volume. »). Trajets séparés d’arrivée de l’eau et de l’électricité (« Ne pas commettre cette erreur du passé ») et position de la prise de terre. Dimension, localisation et ventilation de la laiterie. Taille du bureau de l’éleveur. « Oublié dans 90 % des projets, le pédiluve est incontournable et à placer stratégiquement. »

Éviter des erreurs

Pour environ 500 €, cette étude comparative des pré-projets permet d’éviter les erreurs, de bénéficier d’astuces et de faire des économies pour vivre ensuite la meilleure expérience possible en traite robotisée. « Cela vaut le coup pour celui qui se prépare à investir 150 000 € ou bien plus dans un équipement qui va impacter son quotidien pour de longues années », assure Jean-François Julliot.
« Parfois, le simple fait de placer autrement un robot évite une porte de pâturage. Soit déjà 7 000 € économisés… » En Bretagne, différentes sociétés proposent également cet œil extérieur pour accompagner son projet.

Une aire de séparation pour 15 % du troupeau

En traite robotisée, les spécialistes le martèlent, 20 % du troupeau concentrent la plus grande partie du temps et des attentions au quotidien. Sur cette liste notamment, les fraîches vêlées, les boiteuses, les animaux en chaleur, les vaches à mammite, des fins de lactation moins motivées pour aller au robot… « À l’heure du projet, il est indispensable de prévoir un circuit court pour faciliter leur prise en charge. Par le passé, il a souvent été oublié, sous-estimé ou raté », rapporte Jean-François Julliot. C’est-à-dire une zone dédiée et fonctionnelle à proximité immédiate du robot. « Ce circuit court doit être dimensionné pour 10 à 15 % de l’effectif. L’idéal étant une partie principale de cette aire de séparation en logettes et une plus petite en litière paillée pour accueillir en particulier les vaches à problèmes de locomotion. » Pour 120 vaches, cela représente un espace pour 12 à 18 vaches environ (dont le tiers de la surface sur paille, soit 40 à 50 m2, pouvant accueillir 4 vaches). « L’idéal est de disposer d’une porte de tri trois voies : une sortie vers la stabulation, une autre vers l’espace de séparation et la dernière vers un box d’insémination pour que les vaches en chaleur ne chevauchent pas les animaux fatigués. »


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