dd8450.hr - Illustration Randonnée canine en forêt de Brocéliande
L’élevage consomme 8 tonnes d’aliment chaque année (aliment pour chiens et viande surgelée).

Randonnée canine en forêt de Brocéliande

La ferme nordique de Maritta et Pascal Simon, à Paimpont, propose des randonnées en attelage de chiens de traîneaux sur roues. Sensations garanties.

dd8451.hrC’est en Alaska, il y a une trentaine d’années, que Pascal Simon a attrapé le virus des espaces vierges du Grand Nord et de l’élevage des meutes de chiens Huskys ou Malamutes. C’est dans ces lieux enneigés qu’il a obtenu ses premiers galons de musher. Sa passion de pilote d’attelage l’a suivi en Savoie où, avec sa petite vingtaine de chiens, il a participé à des compétitions de niveau européen. Avant de se consacrer entièrement à sa carrière professionnelle d’ingénieur logisticien en région parisienne. Le démon de la randonnée canine l’a repris en se promenant au bord du lac de Paimpont, il y a cinq ans. « Avec mon épouse finlandaise, nous sommes tombés sous le charme des lieux ». Au point d’acheter un corps de ferme et quatre hectares à la sortie du petit bourg, à la lisière de la forêt mythique, célèbre pour ses légendes arthuriennes. Et d’y développer diverses activités : de l’hébergement en chalets de bois aux promenades en attelage de chiens, en passant par les visites commentées de l’élevage.

Cerveaux et poumons

La ferme nordique compte une cinquantaine de chiens, des Huskys de Sibérie en majorité, mais aussi cinq chiens-loups américains, neuf Alaskans et un puissant Malamute. L’attelage compte 14 chiens qui tirent des karts de deux à quatre personnes. Les deux chiens de tête, appelés « cerveaux », sont choisis pour leur capacité à éviter rapidement les embûches sur le parcours. « Contrairement à ce que l’on peut penser, ce ne sont pas des chefs de meute », explique l’entrepreneur. « Derrière eux, je place les “poumons”, des Alaskans, qui sont des chiens Huskys croisés avec des lévriers. Ils apportent de la vitesse. Ensuite, viennent les costauds, proches du traîneau ». À pleine vitesse, l’attelage peut atteindre 30 km/h. « Dans les virages, à quelques centimètres du sol, les sensations sont garanties ». Les clients participent à la préparation du kart et des chiens ; les randonnées durent en moyenne une petite demi-heure. « Il y a des biches en liberté dans le secteur. Parfois, les chiens de tête perçoivent leur présence et tentent de les courser », s’amuse le musher. « Il y a toujours l’un de nous sur le kart, avec les clients  ».

[caption id=”attachment_54648″ align=”aligncenter” width=”720″]8453.hr Maritta Simon, avec ses rennes.[/caption]

200 chiens proposés

Après les randonnées, les chiens, en majorité stérilisés, sont logés dans des enclos, à l’ombre des grands arbres. « J’ai constitué l’élevage en quatre à cinq ans. La grande majorité des chiens ont été récupérés à la SPA ou dans des refuges  ». Ice, un Husky dans la force de l’âge, a échappé de peu à l’euthanasie, jugé trop agressif. Désormais dans l’enclos des chiens au « passé difficile », il s’amuse et se laisse volontiers caresser. « Quand on m’en propose un, je le teste en balade. S’il est réceptif et non dominant, je le place dans l’un des groupes, en fonction de son caractère ». Parfois, des particuliers désemparés souhaitent se séparer de leurs chiens, réputés fugueurs. Pascal Simon assure avoir refusé près de 200 individus, en montrant la photo d’un jeune Husky, reçue la veille sur smartphone. « Encore un qui finira à la SPA ; je n’en prends plus actuellement ». Il ne fait qu’une portée de chiots par an, « pour remplacer les chiens les plus vieux ; en aucun cas pour les vendre  ».

[caption id=”attachment_54650″ align=”aligncenter” width=”433″]8452.hr La ferme nordique propose des chalets à la location.[/caption]

Matinaux

La ferme attire de nombreux visiteurs. La période de confinement a brisé l’élan, « nous étions complets  », regrette le propriétaire. Malgré cette défection, les chiens s’entraînent tous les jours. Une manière de les maintenir en forme et d’assurer une entente cordiale dans les enclos. En période estivale, ils ne sortent qu’en matinée. L’après-midi, ils se reposent à l’ombre des grands arbres. « Il faut s’adapter au climat », concède Pascal Simon. Certains d’entre eux iront se frotter à d’autres athlètes dans les montagnes alpines, l’hiver prochain. « Élodie, notre salariée est passionnée ; elle participera à des compétitions avec un attelage ». Sur traîneau, cette fois-ci. L’occasion pour les chiens de retrouver leur domaine de prédilection.

Des chiens indépendants

Il existe 4 races de chiens de traîneau reconnues : le Husky de Sibérie, mais aussi le Malamute d’Alaska, l’Esquimau du Groenland et le Samoyède. Tous ces chiens ont permis à l’homme de se déplacer dans les grandes étendues glacées de l’hiver depuis plus de 5000 ans, ce sont donc des races résistantes au froid, à l’aise sur les terrains accidentés, possédant un instinct de chasseur et particulièrement endurantes. De leurs origines sauvages, ils ont conservé un esprit indépendant et un instinct qui les porte, naturellement, à l’aventure.


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