dd8435.hr - Illustration Horaires de bureau à la traite ?
« Réduire l’intervalle à 6 h 30 entre les deux traites peut entraîner une spécialisation du salarié à qui il reste peu de temps pour faire autre chose dans sa journée de travail », confie Élodie Tranvoiz.

Horaires de bureau à la traite ?

Les chercheurs ont testé un intervalle de 6 heures et 30 minutes entre les traites du matin et du soir.

Mieux se caler au rythme quotidien de ses enfants, être disponible pour une activité extérieure en fin de journée, proposer des « horaires de bureau » attractifs pour une embauche… Lors d’une conférence en ligne, Élodie Tranvoiz, de la Chambre d’agriculture de Bretagne, a évoqué l’opportunité de réduire l’intervalle entre les deux traites quotidiennes. Selon l’enquête d’Agrocampus Ouest, en Bretagne, cet écart est de 10 heures et 23 minutes en moyenne (durée entre les branchements de la 1re vache le matin et de la 1re vache le soir). « La majorité des éleveurs se situent autour de cette valeur. Très peu osent réduire ce temps craignant pour la santé et le bien-être de leurs animaux. »

Un essai a donc été mené sur deux hivers consécutifs (2015-2017) à la ferme de Trévarez (29), pendant 4 mois à chaque fois, sur des Prim’Holstein conduites en bâtiment (niveau d’étable à 9 000 kg / VL / an, ration ensilage de maïs et concentrés, animaux en début et milieu de lactation). « Objectif : faire entrer les deux traites dans l’amplitude de la journée de travail d’un salarié. » Deux intervalles entre traites du matin et du soir ont été comparés : 10 heures pour le lot témoin contre 6,5 heures pour le lot expérimental. Résultats : « Une baisse de production d’1,3 kg de lait / jour a été observée le premier mois pour le lot expérimental. Puis les vaches se sont adaptées rapidement : aucune différence ensuite avec le lot témoin. » Les chercheurs n’ont mesuré par ailleurs aucun impact de la réduction d’intervalle entre traites sur le comptage cellulaire, la santé, le comportement, l’ingestion ou l’état des vaches.

Perte d’un point de TP

Par contre, si le TB ne bouge pas à l’échelle de la journée, cette approche se solde par « la perte d’un point de TP » durablement. Pour un élevage livrant 400 000 L de lait au prix moyen de 330 € / 1 000 L, la baisse de production du premier mois représente une perte de 500 € de chiffre d’affaires (une seule fois, au démarrage) alors que la chute de TP (point valorisé à 6,60 € / 1 000 L dans cette simulation) entraîne un manque à gagner de 2 600 € à l’année (tous les ans). « Cette perte financière peut être totalement compensée si la réduction de l’intervalle entre les traites permet de moins payer d’heures supplémentaires au salarié en passant alors d’un contrat de 39 heures à 35 heures par semaine », termine Élodie Tranvoiz. 


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