8124.hr - Illustration Arkéa : vers une transition sereine et préparée
« Les dirigeants ne font qu’incarner leur entreprise pour un temps donné ». Jean-Pierre Denis, président du Crédit Mutuel Arkéa, quittera ses fonctions le 11 mai prochain. © Benjamin Deroche

Arkéa : vers une transition sereine et préparée

Jean-Pierre Denis, président du Crédit Mutuel de Bretagne et du Crédit Mutuel Arkéa, a annoncé récemment sa décision de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat d’administrateur du groupe coopératif, lors de la prochaine assemblée générale, le 11 mai. Une décision mûrement réfléchie, qu’il a explicitée aux administrateurs du groupe et des Fédérations.

Après 14 années au sein du Crédit Mutuel Arkéa, dont 13 en tant que président, Jean-Pierre Denis a fait part, la semaine passée, de son départ du groupe coopératif. Une décision prise après mûre réflexion il y a déjà un an, mais dont l’annonce a été différée car le Crédit Mutuel Arkéa, au même moment, entamait une année charnière, entre l’échéance de son plan à moyen terme et l’élaboration du suivant. Le tout sur fond de pandémie, avec un virus de la Covid en pleine émergence traînant dans son sillage un cortège d’interrogations. « Dans ce climat particulier, j’ai estimé qu’il n’était pas nécessaire d’ajouter de l’incertitude à l’incertitude… »
Ce choix, Jean-Pierre Denis explique l’avoir fait au terme d’une analyse objective de la situation. Parmi les éléments qui ont pesé sur sa décision, la contestation, début 2020, de ses fonctions de Président par la Confédération Nationale de Crédit Mutuel, au motif qu’elles comportaient une dimension exécutive, figure évidemment en bonne place. « Mettant une nouvelle fois en cause notre autonomie, la CNCM s’est immiscée dans nos modes de gouvernance et a cherché à me cantonner à de strictes fonctions de surveillance ».

Reconnaissance

Serein – « J’ai la chance de présider un groupe en forte croissance et en parfait ordre de marche pour affronter l’avenir » –, le Finistérien souligne sa reconnaissance vis-à-vis « de la maison qui l’a accueilli en 2007 ». Et évoque avec fierté le chemin parcouru. Sous sa présidence, le groupe coopératif a, en effet, beaucoup grandi et a considérablement renforcé sa solidité financière. Le très fort développement du marché de l’entreprise qu’il a impulsé a permis de diversifier et de consolider le modèle d’affaires. Au passage, Jean-Pierre Denis rend hommage aux dirigeants avec lesquels il a collaboré : Ronan Le Moal, Hélène Bernicot, Anne le Goff, Jean-Pierre Le Tennier et Philippe Rouxel. « Ils ont aidé le Groupe à grandir tout en respectant son ADN ». Même gratitude envers les équipes d’administrateurs et de salariés du Crédit Mutuel Arkéa, dont il loue « le caractère, le talent et le professionnalisme ».

« Les dirigeants ne font qu’incarner leur entreprise pour un temps donné », analyse Jean-Pierre Denis qui voit dans l’arrivée prochaine de son successeur plusieurs vertus immédiates. « Une entreprise, quelle qu’elle soit, a besoin de se réinventer. Le changement de dirigeant est l’occasion d’un nouveau départ. Pas en contradiction avec ce qui existait mais bien comme une opportunité d’aller plus loin ! » Autre mérite à ses yeux de ce changement annoncé : celui de dépassionner le débat autour du dossier d’indépendance. « Les opposants ont tenté de faire croire que ce projet était celui d’un petit nombre de dirigeants mus par des ambitions personnelles. La vérité est que ce projet est celui d’un groupe tout entier qui ne veut pas se faire diluer dans un grand ensemble centralisé. Il est éminemment collectif et porté par un grand nombre d’administrateurs et de collaborateurs ».

De solides convictions

Tout en ayant travaillé à sa succession, il rappelle que « cette décision est du ressort exclusif de l’assemblée générale du Crédit Mutuel Arkéa et de son conseil d’administration ». Une fois son remplaçant élu, Jean-Pierre Denis aura à cœur de partager avec lui quelques solides convictions forgées tout au long de quatorze années de pratique. À commencer par le formidable potentiel de développement et les atouts dont dispose le groupe pour se tailler une place de choix dans le paysage bancaire français. Et sans oublier l’impérieuse nécessité de quitter l’ensemble Crédit Mutuel pour préserver l’autonomie d’un groupe coopératif territorial unique.

Un attachement sincère à la Caisse de Bretagne

« À mes yeux, elle incarne à la fois l’essence et la force de notre modèle, avec une collaboration exemplaire du binôme administrateur/salarié ». Durant ses années de présidence du Crédit Mutuel Arkéa, Jean-Pierre Denis a souvent vanté les mérites de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole. Une CBCMA dont « il avait compris toute l’importance dans l’histoire de notre groupe coopératif, mais aussi dans son présent », témoigne ainsi Philippe Rouxel. Et le directeur général du CMB et directeur de la CBCMA de rappeler l’implication de Jean-Pierre Denis dans les AG de la branche agricole du CMB. « Au-delà de sa contribution directe à nos travaux, il nous a ouvert, à plusieurs reprises, son carnet d’adresses pour faire intervenir des spécialistes de haut vol ».

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Le président de la CBCMA, Dominique Trubert, rend, lui, hommage à « un homme qui a toujours été à l’écoute du milieu agricole. Et qui a su prendre également en compte le volet agro-alimentaire, si important en Bretagne ». Son prédécesseur, Christian Péron, retient, pour sa part, « la volonté que Jean-Pierre Denis a eue, tout au long de ses mandats, de donner toute sa place à l’agriculture, dans les différentes instances de notre groupe, comme dans ses plans de développement ».


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