Dd7767.hr - Illustration De bonnes pratiques pour réduire les phytosanitaires
Les techniciens d’Eureden et de Bretagne Plants se retrouvent autour d’essais de mélanges d’espèces de couverts pour définir ce qui est le mieux en tenant compte du précédent et de la culture qui va suivre.

De bonnes pratiques pour réduire les phytosanitaires

La réduction des usages de produits phytosanitaires passe par un bon équilibre du sol, un allongement des rotations, l’implantation d’un couvert rapidement après la récolte et la combinaison désherbage chimique et mécanique.

« Nous réalisons un suivi de la pluviométrie ce qui nous donne des indications supplémentaires lors de nos analyses de qualité de l’eau. Nous développons le suivi pesticides dans différents cours d’eau du département avec pour objectif d’obtenir des moyens financiers supplémentaires pour poursuivre le travail déjà enclenché de réduction des usages de produits phytosanitaires », lance Caroline Sourisseau, animatrice du syndicat de la vallée du Blavet. Une journée sur la thématique « alternatives aux produits phytosanitaires » était organisée le 2 février à Neuillac en partenariat avec Eureden, Bretagne plants et la FD Cuma du Morbihan.

L’effet protecteur du couvert

Le couvert végétal a un effet protecteur. L’hiver, il diminue le ruissellement et limite l’érosion. C’est une ressource alimentaire et un habitat pour la vie du sol. C’est aussi un complément de fourrage pour les ruminants quand il est utilisé en dérobée. « L’objectif en implantant un couvert est de produire un maximum de biomasse. Il faut tout d’abord préférer les mélanges d’espèces puis semer le plus tôt possible. Un semis dans les 4 jours qui suivent la récolte permet de profiter de l’humidité résiduelle. Un passage de rouleau pour rappuyer favorise le contact sol/graine afin d’assurer une levée rapide et homogène », conseille Jean-Luc Le Bénézic. La destruction du couvert doit se faire dès que possible, réglementairement c’est à partir du 1er février. Mais dans le cas de couverts fleuris il est possible de les rouler avant le mois de février. « Lors de la destruction, il faut incorporer superficiellement entre 5 et 7 cm maxi pour garder des résidus sur le sol et ne pas laisser la place au développement des adventices.  »

Des règles simples avant de sortir le pulvé

Quelques règles simples permettent de limiter considérablement les pollutions liées aux produits phytosanitaires. Le pulvérisateur ne devrait être sorti que lorsque la vitesse du vent est inférieure à 19 km/h, l’hygrométrie entre 60 et 95 % et lorsque les températures sont supérieures à 0 °C et inférieures à 25 °C. Ensuite, ce sont des bonnes pratiques comme prendre en compte le voisinage, ne pas dépasser une vitesse de 10 km/h au travail, éviter les surpressions lors des dilutions à la parcelle, privilégier une hauteur de rampes basse et adaptée aux buses. « Depuis 10 ans le parc pulvérisateur a énormément évolué et aujourd’hui 95 % sont équipés de buses à injection d’air pour limiter la dérive », précise Jean-Luc Le Benezic, d’Eureden. Il ajoute : « En Bretagne nous avons de la chance d’avoir de l’élevage. Les fumiers et lisiers restitués au sol favorisent son bon fonctionnement. Les vers de terre présents en nombre permettent de dépolluer les sols et d’extraire certaines molécules qui peuvent être en excès. » Pour que la vie du sol fonctionne correctement, il faut un pH proche de la neutralité en réalisant des chaulages réguliers si nécessaire après analyse de sol. « Lorsque l’on gagne 1 point de pH on multiplie par 4 la population de vers de terre. Ils vont ensuite travailler à l’aération et à la décompaction du sol.  »

Rapport C/N à surveiller

Le rapport C/N est à surveiller de près, il doit se situer entre 8 et 10 pour garantir une bonne santé des cultures et ainsi pouvoir diminuer significativement le recours ou les doses de fongicides.

Développement du matériel de désherbage mécanique

Combiner un allongement de ses rotations avec le désherbage mécanique est une bonne façon de réduire son IFT (indicateur de fréquence de traitements). « Dans un 1er temps, il n’est pas nécessaire de passer au tout mécanique ; la bonne solution est d’y associer le chimique en pré ou post-levée. Dans ce cas, le meilleur outil est la bineuse :nous allons doubler le temps de travail mais ça ne coûtera pas plus cher qu’un désherbage 100 % chimique », explique Jean-Luc Le Bénézic. L’offre en prestation de désherbage mécanique (bineuse, houe rotative, herse étrille) s’étoffe avec des ETA et Cuma qui s’équipent en grande largeur. « On recense dans le Morbihan : 60 bineuses, 40 herses étrilles, 15 houes rotatives et quelques roto-étrilles appartenant à des Cuma. La herse étrille est très utilisée car elle offre une fenêtre d’action plus large. Elle sert pour du faux semis et du désherbage en post et pré-levée », indique Christopher Brachet, animateur de la FD Cuma 56.


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