- Illustration L’exosquelette ne facilite pas la traite
Jean-Louis Poulet, Idèle

L’exosquelette ne facilite pas la traite

Un exosquelette pour soulager le dos et les épaules pendant la traite, quelle bonne idée ! La ferme expérimentale de la Blanche maison, dans la Manche, a testé cet équipement de 2,7 kg qui s’enfile comme un sac à dos. L’expérimentation devait durer trois mois, elle s’est finalement arrêtée au bout d’un mois. L’exosquelette posait plus de problèmes qu’il n’en réglait.

Dur à supporter

Certes, il soulageait l’opérateur lorsqu’il levait les bras en hauteur et l’obligeait à utiliser ses jambes plutôt que son dos pour se baisser, mais l’équipement était compliqué à supporter. Les inconvénients sont un véritable inventaire à la Prévert. L’exosquelette imposait davantage de vigilance au trayeur pour maîtriser ses gestes dans ses déplacements et contacts avec les vaches. Son envergure imposante rendait compliqué chacun des déplacements, notamment dans les passages d’hommes. Même chose pour toutes les autres tâches, comme l’alimentation des veaux, la séparation du lait impropre à la consommation, la récupération d’objets posés au sol,
etc. L’exosquelette provoquait aussi davantage de con-traintes en rotations de la colonne vertébrale. Et dans certains cas, il créait un point de compression au niveau du bras, avec des douleurs qui apparaissaient chez l’opérateur une heure après la traite. Le résultat est donc sans appel. Les résultats de l’expérimentation auront été très clairs : l’exosquelette n’est pas une solution.

Pour Jean-Louis Poulet, de l’Institut de l’Élevage, « l’exosquelette c’est comme une rustine, cela fonctionne si le pneu n’est pas déjà défectueux ». Un tel équipement ne peut donc pas faire de miracle. « Avant d’en arriver à ce stade, il faut d’abord examiner tout ce qui peut être réglé pour soulager le travail », suggère-t-il.

Antoine Humeau


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