- Illustration Confort de travail autour des trois robots
Le parc d’attente unique pour les trois robots mesure 90 m2. Les eaux de lavage des robots sont orientées dans la préfosse sous le parc d’attente sur caillebotis.

Confort de travail autour des trois robots

Baptiste et Romain Haudebert, du Gaec HLY Holstein à Saint-Hilaire des Landes (35), gèrent la traite de leurs 130 laitières avec 3 robots. Ils apprécient notamment l’accès facile et sécurisé aux mamelles et la possibilité de séparation du lait quartier par quartier.

Baptiste Haudebert s’est installé sur l’exploitation familiale au départ en retraite de ses parents en 2017 rejoignant son frère Romain qui y travaillait depuis 2013. Les deux éleveurs ont alors fait le choix de construire un nouveau bâtiment équipé de trois robots de traite GEA Monobox. « Avec jusqu’à 140 laitières, la salle de traite 2 x 6 était devenue trop petite. On passait beaucoup de temps à traire, jusqu’à 7,50 heures par jour… », retrace Baptiste. « Nous avons fait le choix des robots car il n’est pas simple de trouver des salariés compétents aujourd’hui et cela apporte plus de confort de travail. Ma mère qui a effectué toute sa carrière avec une salle de traite a eu des problèmes d’épaules.»

Moins d’eau grâce aux deux circuits de lait indépendants

Avant la mise en place du système, les éleveurs ont visité une trentaine d’installations en robot. « Notre choix s’est porté sur la marque GEA qui nous proposait de mettre les robots en hauteur, comme sur des quais de salle de traite TPA (traite par l’arrière). Nous avons ainsi facilement accès à la mamelle, sans aucun risque, pour traiter ou tarir par exemple… », expliquent les éleveurs.

Autre intérêt, la séparation du lait est possible quartier par quartier. « Les robots sont équipés de 2 circuits de lait : un pour les premiers jets, le lait à cellules ou avec antibiotiques et un autre pour le lait commercialisable. Le circuit du lait non commercialisable peut être lavé entre chaque vache à problème, l’autre est lavé deux fois par jour seulement. Cela génère des économies d’eau conséquentes. »

[caption id=”attachment_46070″ align=”aligncenter” width=”720″] Romain et Baptiste Haudebert.[/caption]

Traite manuelle possible

Le choix a aussi été guidé par la haute vitesse de branchement, le trempage des trayons dans un gobelet (pas de spray) et la possibilité de traire manuellement. « Nous le faisons pour les primipares au départ ou pour les vaches qui viennent de vêler. » Pour optimiser sa gestion, le colostrum distribué aux veaux n’est ainsi collecté que sur un seul automate.

Par ailleurs, le troupeau de vaches est conduit en deux lots – début et fin de lactation – séparés dans le bâtiment, avec deux tables d’alimentation distinctes. Question temps de travail, il faut compter 6 à 7 heures par jour pour une personne dans le troupeau, mais « les horaires sont plus souples qu’avec une salle de traite. La première chose que nous faisons le matin est de nous occuper des “vaches à problèmes”. Les autres sont autonomes. »

Un seul parc d’attente de 90 m2

La nouvelle enceinte mesure 60 m sur 40. « Nous avons préféré y installer 6 rangées de logettes plutôt que 4, pour que les vaches aient facilement accès aux portes de tri (deux en entrée d’espace de traite et une en sortie). » Ces portes permettent d’identifier les vaches et de les orienter vers le parc d’attente du robot, vers le retour à la zone d’alimentation et couchage, vers un espace d’isolement en logettes (où les primipares sont gardées pour les habituer aux automates ainsi que les vaches à mammite) ou vers une zone paillée de 20 places (vaches qui viennent de vêler ou qui boitent).

« Nous avons fait le choix d’un seul parc d’attente pour éviter les problèmes de “dominantes”. Il fait 90 m2. » Les eaux de lavage des robots sont orientées dans la préfosse sous cet espace sur caillebotis. Le lisier parvient à la fosse par gravitation. Les producteurs sont satisfaits de leur système mais expriment tout de même un regret : « Nous aurions dû mettre des caillebotis sous les portes de tri aussi, cela nous demanderait moins de travail de lavage. Nous investirons sans doute dans cette solution à l’avenir. »

Sélection sur la longueur des trayons

Les robots ont été lancés en novembre 2017. « Nous n’avons réformé aucune vache car nous avions nos volumes de lait à livrer. Au départ, nous avons accepté de traire manuellement certaines vaches. Au fil du temps, nous avons réformé celles qui correspondaient moins au nouveau système. » Côté sélection, les éleveurs sont surtout vigilants sur la longueur des trayons. Il leur a fallu quelques mois pour s’adapter aux robots.

« Il faut savoir se remettre en question. Par exemple, nous distribuons désormais l’alimentation le soir ou l’après-midi pour avoir une circulation plus régulière sur le robot. » Deux aliments sont distribués dans les stalles : un correcteur tanné et une VL. Après 60 jours de lactation, le système adapte les quantités à la production. Le coût alimentaire a augmenté sur les deux premiers bilans suite à l’installation d’une traite robotisée, mais il tend à redescendre aujourd’hui. La production a également augmenté, de 8 900 kg à 10 500 kg par vache et par an. Mais grâce à cette organisation, Baptiste et Romain Haudebert parviennent à prendre un week-end sur deux.


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