- Illustration Un classique qui produit du lait
De droite à gauche : Frédéric Le Page, éleveur à Pleyben et Kevin Moal, étudiant à l’Iréo de Lesneven.

Un classique qui produit du lait

Le système simple de l’EARL Le Page, à Pleyben (29) permet de valoriser un maximum d’herbe grâce à un pâturage tournant classique.

« Le troupeau reste 4 à 5 jours par paddock, le fil est avancé tous les jours pour que les animaux disposent d’herbe fraîche régulièrement. C’est une contrainte, mais le travail est facilité par les araignées de prairie », explique Frédéric Le Page, éleveur laitier à Pleyben (29).
Les 55 vaches de l’exploitation ont accès à 18 ha de pâtures, distantes pour les plus éloignées d’un km des bâtiments. Divisées en 11 paddocks (7 de jour pour 4 de nuit), les terres argileuses du système peuvent poser des problèmes de portance, mais offrent l’avantage de produire de l’herbe toute l’année. « Les laitières reviennent environ toutes les 3 semaines sur ces paddocks », détaille l’éleveur.

« Le déprimage est réalisé en janvier ou février quand les conditions le permettent, pour apporter de la lumière au trèfle et faire taller les ray-grass  », note l’éleveur. Une fertilisation azotée à raison de 35 unités d’azote/ha est apportée après ce déprimage, pour booster la parcelle. En période estivale, les terres sont fertilisées avec 25 m3 de lisier de porc/ha, quand la pousse diminue, « c’est aussi une façon d’apporter de la potasse au trèfle ».

[caption id=”attachment_45717″ align=”aligncenter” width=”720″] Les araignées de prairie sont appréciées pour avancer le fil.[/caption]

Étaler une pousse de qualité

Pour gérer au mieux ce système pâturant classique, les paddocks sont débrayés en pleine pousse de l’herbe et au jugement de l’éleveur, suivant les conditions de l’année pour une récolte en enrubannage, afin « d’étaler la pousse et d’avoir une bonne valeur alimentaire du mélange RGA/TB. Ces fauches permettent aussi de limiter le salissement et empêchent les rumex de monter à graine ». Frédéric Le Page porte une attention particulière sur la variété de RGA choisie, tardive en épiaison et faiblement remontante, tout en étant résistante à la rouille. Les trèfles associés à cette graminée sont de type blanc nain et intermédiaire.

En fonction du salissement des parcelles, les pâtures sont cassées tous les 5 à 10 ans pour être implantées en maïs, puis en orge. Si des adventices sont encore trop présentes pour repartir en herbe, un colza fourrager pâturé et semé entre 2 céréales viendra terminer le nettoyage.
Les semis de pâtures réalisés à l’automne donnent « une pousse franche l’année suivante. En principe, les vaches commencent à sortir de jour vers février et passent la nuit dehors entre le début et la mi-avril  », explique l’éleveur de vaches Pie Rouge.

Ne pas être trop agressif

Le pâturage tournant classique est plus souple à mettre en œuvre qu’un système où le temps de présence des animaux dans les paddocks est plus court. Il faut toutefois être vigilant par rapport à l’agressivité du pâturage. Pierre Bescou, conseiller production laitière à la Chambre régionale d’agriculture, propose de garder en repère une hauteur d’herbe de « 10 à 12 cm au maximum en entrée de paddock pour la période mars-avril, et 3 à 4 cm pour la sortie ». Dès le mois de juin, le conseiller rappelle qu’il vaut mieux viser une hauteur d’herbe en sortie de « 5 à 6 cm. Les conditions sont plus séchantes, il ne faut pas affaiblir les plantes par un pâturage trop ras ».


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