- Illustration Le trèfle nain, un rempart face aux adventices
Thomas et Matthieu Tuaux, deux des 4 associés du Gaec des Mille Fleurs à Montours, près des pâtures semées le 13 octobre, agrémentées des chemins et clôtures récemment aménagés.

Le trèfle nain, un rempart face aux adventices

À Montours, au Gaec des Mille Fleurs, la famille Tuaux cherche des prairies pérennes.

« Les RGA sélectionnés aujourd’hui ne perdurent plus longtemps », déplore Marcel Tuaux, mentionnant au passage de bonnes variétés qu’il utilisait il y a une vingtaine d’année comme Vigor. « Car nos prairies sont conçues pour bien vieillir : 7 ans est un minimum pour les 5 ha de prairies ensemencées chaque année au Gaec des Mille Fleurs », relève Thomas Tuaux, un de ses fils qui a rejoint le Gaec il y a deux ans.

Semis d’automne

« Malgré le risque de grand froid et de gel du trèfle une année sur 10, j’ai toujours semé mes prairies à l’automne, après maïs », relève son père. Un semis possible jusque début novembre. Si le maïs est battu tard, des semis de printemps sont réalisés sous couvert d’avoine : cette dernière a l’avantage de couvrir rapidement le sol. Mais pour la propreté des prairie, l’avantage va au semis d’octobre. « Si la parcelle est propre, un travail superficiel du sol suffit : un outil à dents casse les mottes, puis un passage de herse rotative précède un semis à la volée », explique Matthieu, le second fils installé au 1er janvier de cette année.

L’atout gagnant de 3 variétés de trèfles complémentaires

« RGA et 3 variétés de trèfle, c’est une valeur sûre pour la prairie ! », relève Marcel Tuaux. Jamais fauché ni pâturé, le trèfle nain assure la couverture du sol. Un véritable rempart face aux adventices. Le trèfle géant assure le rendement les quatre premières années. Le trèfle intermédiaire, plus pérenne, prend le relais quand le trèfle géant disparaît. « On a essayé le RGH/trèfle violet. Ce mélange assurait rendement et appétence. Par contre, les parcelles se salissaient vite. On aurait dû y ajouter du trèfle nain… » Même si le pâturage est priorisé sur l’exploitation pour limiter les stocks « friands de temps de travail, de trésorerie et néfaste pour le bilan carbone », l’enrubannage assure la ration hivernale : « Le fanage suit immédiatement la fauche. Deux jours plus tard, à la rosée, on andaine pour ne pas perdre de feuilles. L’enrubannage est effectué dans la foulée la même journée. »

La fétuque remplace le dactyle

« Malgré le rendement exceptionnel, nous avons arrêté les mélanges avec le dactyle. La graminée prend trop le dessus, et d’autant plus en année de sécheresse ! Et les vaches laitières la mangeaient mal en fin de saison. » La fétuque est venue remplacer le dactyle. « Elle a plus d’atouts à nos yeux pour le pâturage, alliant appétence et rendement, même si elle met plus de temps à s’implanter. Une fois bien installée, elle est pérenne. »
Cette association permet d’assurer le pâturage tournant sur des paddocks de 0,8 à 1,7 ha, de fin janvier à décembre. Chaque paddock est équipé d’un abreuvoir avec pompe et/ou des clôtures avec panneau solaire pour les parcelles les plus éloignées.

Le troupeau et la surface ayant récemment doublé avec les deux installations, « il sera réalisé au moins une fauche sur le maximum de la surface, pour enlever les refus. » Le déprimage se réalise de bonne heure, « dès que la portance le permet. Et avec un pâturage ras, à 3 cm. Cela permet de donner de la lumière, pour que le trèfle se développe ». Jusqu’à 5-6 cm en pleine pousse. « À chaque passage, les vaches rasent moins ras (1 cm/passage), d’où l’intérêt d’une fauche par an… » En fin de saison, le pâturage est rationné au fil. En janvier, les vaches ont accès à une parcelle parking (3 ha cet hiver).

Les génisses, quant à elles, commencent à sortir début mars, à raison d’1 UGB/ha. Elles sont toutes dehors début avril. Dès deux mois, elles ont accès au pâturage à la mi-juin, dans un paddock près de la stabulation, équipé de cornadis pour la distribution du lait. « On les habitue avant à la clôture électrique dans le bâtiment. » Elles sont vermifugées en curatif la 1re année. « Nous sommes très vigilants durant les mois d’été. Ensuite, les vaches s’immunisent et ne requièrent plus de traitement ».

Des pics de vêlages en lien avec la pousse de l’herbe

Deux pics de vêlage ont lieu au printemps et à la fin de l’été. « Si le renouvellement s’effectue actuellement tout au long de l’année, nous réfléchissons à constituer un lot homogène de 15 génisses pour le renouvellement à la fin de l’été. »

Pour un bon compromis

Mélange variétal « mixte » pour la fauche et le pâturage, utilisé au Gaec des Mille Fleurs :
– 5 kg fétuque (Malembo),
– 5 kg RGA tardif tétraploïde (Coach),
– 5 kg RGA diploïde (Écrin),
– 1,5 kg trèfle blanc nain (Dynamic),
– 1 kg trèfle intermédiaire (Jura bio),
– 0,5 kg grand trèfle (Chieftain).


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