Visionnaire

« Les pieds sur terre et la tête dans les étoiles ». C’est ainsi que Copernic démontra que la Terre n’est nullement le centre du Monde. Il y a près de 500 ans, cette découverte révolutionnaire invitait l’humanité à voir l’univers sous un prisme différent. Mais le monde n’était pas prêt. Ou, plus exactement, l’élite de l’époque craignait, plus que tout, de perdre son pouvoir. Ce qui valu au livre de Copernic d’être mis à l’Index pendant près de 3 siècles !
« Les pieds sur terre et la tête dans les étoiles ». C’est ainsi aussi qu’imageait Jacques de Menou, sénateur finistérien dans les années 90, la création de BBV au milieu des champs de choux-fleurs de Saint-Pol-de-Léon. Une invitation à l’audace, applaudie par toute une filière légumes frais bretonne qui voulait « voir loin et profond ». Trente ans plus tard, le germe planté par le Cerafel, Prince de Bretagne et l’OBS, est devenu une belle plante, Vegenov, référence dans le domaine de la biologie moléculaire et cellulaire végétale.

Être visionnaire pour se projeter dans le futur. Tel est toujours le défi pour les agriculteurs bretons. Mais, comme à l’époque de Copernic, il faut se délester des scories intellectuelles qui voilent le ciel et empêchent d’avoir des étoiles plein les yeux. D’autant que « notre connaissance du monde vient principalement des discours. (…) Ce que nous en connaissons par nous-mêmes, c’est fort peu », comme l’a expliqué le professeur William Marx, le 23 janvier au Collège de France. Il invite donc à ne pas lire qu’une seule littérature car « c’est se condamner à en faire un point aveugle ». D’autant que ce point aveugle est trop souvent entretenu par des discours qui cultivent à l’excès l’opposition aux idées nouvelles, comme pour conjurer un passé qui leur échappe et un avenir qui ne leur appartient plus.


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