- Illustration Maïs : La herse étrille à l’aveugle
Après avoir travaillé quelques dizaines de mètres dans la parcelle, Georges Maillard et Denis Defin observent le résultat. Si besoin, l’agressivité de la herse étrille pourra être modulée par le réglage des dents.

Maïs : La herse étrille à l’aveugle

Après le semis, le sol est nu. Mais dans la terre, des adventices germent déjà et se développent. Avant que le maïs ne pointe son nez, le passage de la herse étrille à l’aveugle limite la compétition au démarrage de la culture.

Engagés dans une conversion, Maud et Denis Defin, installés à Bréhand (22) ne livreront leur lait labellisé bio qu’en novembre. Mais déjà, pour la 2e campagne, ils cultivent leur maïs selon les exigences du cahier des charges AB. Il faut donc changer d’approches et trouver de nouveaux repères… « Ce n’est pas une science exacte et j’ai beaucoup de choses à apprendre. C’est un peu stressant. Tout commence par la réussite d’un bon semis et pour cela il n’y a pas d’économie à faire sur la préparation du sol en amont », confie l’éleveur. Pour se rassurer, il a aussi augmenté la densité de grains : 108 000 pieds / ha contre 90 000 auparavant en conventionnel. « Puis, pour recourir au désherbage mécanique, il faut des sols bien ressuyés. L’année dernière, ça avait été compliqué. Cela s’engage mieux cette année. » Il n’est plus question d’attendre que les adventices lèvent pour les « griller », en bio il faut observer et anticiper davantage.

Herse étrille avant la sortie de terre

Cette parcelle a été semée jeudi 16 mai. Aussitôt a suivi un passage de herse étrille à l’aveugle. « Cela nivelle le sol et l’émiette, limite les adventices qui peuvent se développer dans le sillon, nettoie les résidus en surface comme un morceau de racine ou une touffe de ray-grass et brouille les repères des corbeaux. » En balayant le sol doucement, couche après couche, d’un revers du bras, jusqu’à la profondeur du semis (environ 4 cm), Georges Maillard du Gab d’Armor cherche des adventices au stade filament. « Plus que le stade du maïs, c’est leur présence dans la terre qui doit déclencher un désherbage mécanique. » Il constate aussi des grains de maïs présentant un germe d’1 cm. Dans une semaine, on apercevra des points verts sortis de terre. À partir de ce stade « pointant », la herse étrille doit être laissée au hangar : « On risquerait trop de casse sur la culture. »

Le conseiller recommande un deuxième passage à l’aveugle « idéalement 3 ou 4 jours après semis » si le sol est humide et réchauffé, donc favorable à la levée des adventices. « L’idée est de faire gagner du temps au maïs
par rapport aux adventices. Ces dernières, du stade filament au stade deux feuilles, mais en surface sèchent en 6 heures. Il est ainsi conseillé de travailler le matin pour profiter de la journée de soleil. » Là, six jours après semis, il est encore temps et Denis Defin effectue un nouveau passage de herse étrille. Pour le réglage des dents, « plus le stade de l’adventice est avancé, moins le passage d’un outil est efficace et plus il faut un travail agressif », explique Georges Maillard. « Je roule à 7 à 8 km / h. Pas davantage pour ne pas être trop agressif », précise l’éleveur. Avec un outil de 9 m de large, il avale 4 ha à l’heure.

Après la levée, place à la houe

Dans une autre parcelle de l’EARL Defin, le maïs est au stade « allumette » caractérisé par son petit cornet vert encore bien enroulé. « Si le maïs est déjà sorti, la herse étrille est proscrite. C’est la houe rotative qui est préconisée pour poursuivre les désherbages mécaniques précoces », rapporte Georges Maillard du Gab 22.


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