Le confort entre dans la fosse

Les associés du Gaec de l’Etrat, à Plélan-le-Petit (22), viennent d’abandonner leur « salle de traite de musée », un épi 30° sans dépose automatique, pour une installation moderne en simple-équipement. Marie-Christine, Michel et Romain Lecrubier, les associés du Gaec de l’Etrat, ont inauguré le 7 janvier leur nouvelle étable. Un bâtiment lumineux et aéré grâce à son toit multi-pentes. À l’une des extrémités, placé entre l’espace nurserie et les cases d’isolement, un bloc traite flambant neuf. Romain qui vient de rejoindre ses parents à la ferme s’est inspiré de ses stages en Irlande pour faire le choix de cet équipement de la marque Dairy Master. « D’abord, nous avons opté pour une 2 x 12 places pour pouvoir charger de grands lots sur les quais. » Ainsi, il y a moins de temps perdu à faire circuler les animaux. « Et puis en termes de routine de traite, cela fonctionne bien : je prépare les mamelles de six animaux puis je reviens poser les faisceaux. Puis je m’occupe des six suivants. Quand le 12e est branché, les premières déposes sont intervenues de l’autre côté… » Désinfection automatique, une option abordable Sans surprise, standard à la mode irlandaise, l’installation est en simple-équipement. « Ainsi, il n’y a pas de temps mort et un seul trayeur suffit pour effectuer la traite. D’ailleurs, notre plancher mobile pour s’adapter au gabarit de l’opérateur n’aurait aucun intérêt si nous devions traire à deux… » Surtout, le nombre limité de postes en simple-équipement a permis de les équiper « à fond ». Décrochage, compteurs à lait, système d’identification… Et la désinfection automatique des manchons après chaque vache. « Nous pensons qu’il y a à gagner grâce à cette option qui a coûté 5 000 € pour les 12 faisceaux trayeurs. Quand on sait qu’une vache infectée, c’est un risque de contamination pour les 6 ou 7 suivantes qui passent à la même place et qu’on estime que le coût d’une mammite est au minimum de 150 €, l’investissement est abordable. » Le fonctionnement est simple : après la dépose du faisceau, intervient une première purge à l’air, puis une pulvérisation d’une solution de peroxyde et enfin à nouveau un souffle d’air. « Le petit bonus est que ça sort aussi par la prise d’air du bol de la griffe évitant ainsi qu’elle s’encrasse et se bouche. » « J’ai toujours adoré traire » Aujourd’hui, au Gaec, selon le trayeur, il faut compter environ une heure pour traire les 75 vaches. Celle qui parle le mieux de l’apport de ce nouvel équipement est sans hésitation Marie-Christine qui a travaillé toute sa carrière dans un épi 2 x 3 sans dépose automatique des faisceaux, « une salle de traite de musée aujourd’hui ». Elle affectionne désormais « la clarté et d’entendre les oiseaux chanter » dans ce bloc ouvert posé dans un bâtiment lui-même très ouvert. « J’ai toujours adoré traire. Et aujourd’hui, j’apprécie encore davantage. C’est un moment de tranquillité, de contact avec ses animaux où l’on récolte le fruit de son travail. Et mine de rien, trayeur est un poste à responsabilité importante sur un atelier », confie Marie-Christine Lecrubier. Il faut dire que les gains de confort sont nombreux depuis le récent lancement de cette salle de traite. « D’abord, on entre dans la fosse de plain-pied. Ensuite, les premières traites des primipares sont beaucoup moins dangereuses en TPA. La désinfection des griffes automatisée a remplacé la pulvérisation manuelle au pistolet. Le plancher mobile est plus souple et moins froid que l’ancien carrelage. Le décrochage aussi facilite beaucoup la tâche… » La productrice de lait estime également que l’installation est bien dimensionnée : « Quand les autres sont occupés au champ, auprès des cochons ou en déplacement, je gère sans aucune difficulté la traite. » Un peu d’anglais à l’heure de la traite « Gate open, mastistis… » La Costarmoricaine en profite même pour apprendre l’anglais (en attendant une mise à jour en français) puisque la voix d’un assistant vocal annonce l’ouverture des barrières, l’entrée d’une vache sous traitement ou qui sera triée à la sortie, le temps de chargement du quai… Une petite ouverture sur le monde pour couronner le réel plaisir des associés d’évoluer dans cette nouvelle salle de traite. Deux portes à la sortie des couloirs de retour Les systèmes de sortie rapide débouchent sur des couloirs de retour larges où les vaches peuvent se doubler. « Cela favorise l’évacuation du lot après la traite et chaque animal peut aller à son rythme pour regagner la partie stabulation. » Avant ça, il faut passer par l’une des deux portes de tri (installées de chaque côté du bloc traite). Celles-ci sont bien conçues, avec deux portillons d’entrée et deux portillons de sortie pour s’assurer que les animaux passent bien un à un sans risque d’erreur d’identification (grâce aux boucles d’oreille électroniques). « Les portes de tri, c’est génial », confie Marie-Christine Lecrubier. « Je programme les animaux que je veux dévier pour un soin ou une insémination et je les retrouve dans les box. Ce matin, j’avais 37 vaches à échographier : après la traite, elles étaient toutes isolées. » Les animaux à trier peuvent être listés à l’avance sur l’ordinateur. « Mais si besoin, à la traite, depuis les boîtiers des compteurs à lait, je peux commander le tri d’un animal. » Bien sûr, opter pour deux portes de tri représente un investissement supplémentaire. Mais Romain Lecrubier estime que tout est histoire de choix, de rapport coût – bénéfice. « Dans le bâtiment, il n’y a pas de cornadis autobloquants, mais simplement des barres au garrot devant l’auge (avec tapis de distribution). Ainsi, c’est beaucoup plus silencieux. Et puis, l’économie réalisée grâce à ce choix payait la 2e porte de tri. »

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