Hygiène, dépistages réguliers, phytothérapie et traitements ciblés sont efficaces contre les infections urinaires. - Illustration Les infections urinaires, premières causes de traitement des truies
Hygiène, dépistages réguliers, phytothérapie et traitements ciblés sont efficaces contre les infections urinaires.

Les infections urinaires, premières causes de traitement des truies

Les infections urogénitales sont les premières causes de traitement antibiotique chez les truies. L’hygiène, la durée des mises bas ou l’abreuvement sont des éléments à appréhender pour les éviter.

[caption id=”attachment_39444″ align=”alignright” width=”145″]Hugues Perrin, Vétérinaire  à Vitré (35) Hugues Perrin, Vétérinaire à Vitré (35)[/caption]

Écoulements, miction saccadée, troubles de la posture engendrée par la douleur, les signes cliniques ne trompent pas et découlent d’une colonisation bactérienne du tractus urinaire. Ces signes cliniques ne sont pas toujours présents malgré l’infection. Dans tous les cas, ils génèrent de l’infertilité, de l’hypothermie à la mise bas et une mortinatalité plus ou moins élevée. « Les mises bas longues (au-delà de 2,5 heures peuvent avoir pour conséquence des septicémies sur les derniers porcelets. Les germes incriminés — E. Coli et Staphylocoques — remontent dans le tractus. Ils n’ont rien à y faire car ce sont des germes que l’on retrouve respectivement dans le tube digestif et sur la peau », explique Hugues Perrin, vétérinaire à Vitré (35).

Les mesures d’hygiène doivent donc être renforcées autour de la mise bas mais aussi au moment des inséminations. « Il y a un risque d’infection à l’ouverture du col utérin ». L’hygiène en verraterie est primordiale (raclages, assèchements…). L’abreuvement des truies est également un facteur à appréhender pour limiter les infections urinaires. « Si elles ne boivent pas assez, l’effet chasse d’eau ne peut pas fonctionner. Si elles boivent trop, la vessie est sous tension, le sphincter urinaire s’ouvre ; les défenses sont fragilisées ».

Acides et plantes

« Pour éviter les traitements antibiotiques, la voie alimentaire peut être envisagée grâce à l’ajout d’acides, notamment benzoïque, pour acidifier les urines. Leur effet reste limité ». La phytothérapie peut venir au secours des éleveurs et des animaux. « Certains mélanges de plantes peuvent avoir une efficacité. Des plantes avec effet diurétique, d’autres avec un effet antiseptique urinaire ». Les traitements homéopathiques sont prescrits pour favoriser la miction des truies.

De 12 à 4 €/truie/an

« Dans l’un des élevages où j’interviens, nous avons réussi à limiter les problèmes urinaires. L’éleveur réalisait une cure, au moins une fois par an, de Fluméquine, sur l’ensemble des bandes de truies. L’audit sanitaire a révélé un manque d’hygiène autour de l’insémination (local et environnement). Les bandelettes urinaires et les prélèvements ont montré qu’il y avait 25 % de truies positives et une résistance à la Fluméquine ». L’éleveur et le vétérinaire ont mis en place un traitement de phytothérapie (Fertil Uri) avant la mise bas. En parallèle, un dépistage systématique a été réalisé à l’entrée en maternité. Les truies positives ont été traitées au Florfénicol injectable. Les cures systématiques ont été supprimées. « Au bout du deuxième tour, ce protocole a permis de limiter le pourcentage de truies positives à 10 %. La fertilité s’est améliorée par plus de stabilité. Les bandes à seulement 70 % de réussite ont disparu. Au final, le recours aux antibiotiques est bien moindre ». Le coût de la gestion urinaire des truies est passé de 12 € à 4 € par truie et par an. Le nombre d’animaux malades a diminué. « C’est lié à un ciblage plus précis, un dépistage régulier et aux informations sur les facteurs de risque données aux salariés ».


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