L’alimentation en mouvement

Plus de local, de bio et de « durable ». L’alimentation évolue pour répondre aux attentes des consommateurs. Des agriculteurs, filières et distributeurs ont témoigné lors d’un débat à Liffré. « Alors qu’ils n’étaient que 8 % en 1991, en 2018, un quart des Français citent la dégradation de l’environnement comme leur première préoccupation. Ce sont les plus jeunes qui sont les plus sensibles à l’environnement », détaille Pascale Hébel, directrice du pôle Consommation et entreprise du Crédoc. Le consommateur perçoit les produits bio et « sans » (colorants, antibiotiques…) comme étant de qualité. « Et aujourd’hui, le local et le Made in France sont de plus en plus demandés. Nouvelle tendance, le bien-être animal prend de l’ampleur sur 2017- 2018. À l’avenir, les aspects “nutrition” et “répartition de la valeur” vont aussi être davantage attendus. » Aujourd’hui, la moitié de la population cherche toutefois des prix et à se faire plaisir. Vente directe de glaces sur la ferme Les attentes des consommateurs évoluent. Les élus, les responsables agricoles, les industries alimentaires, les magasins tentent de s’adapter comme l’a montré le débat "Agriculture et Alimentation demain", organisé par les partenaires du Programme local de l'agriculture du Pays de Rennes, le jeudi 20 décembre à Liffré. David Duguépéroux, éleveur à Gahard, est passé en bio en 2010. « Mais je sentais que je pouvais aller plus loin en transformant une partie de mon lait. Nous avons donc décidé de fabriquer et commercialiser des glaces en petits conditionnements, notamment pour faciliter leur utilisation. » Outre le lait de la ferme, des ingrédients prioritairement locaux sont achetés. Les produits sont sans OGM, sans huile de palme, sans arôme et colorant artificiel… En phase avec les attentes des particuliers, des restaurateurs, des collectivités. « La ferme est devenue un lieu de vie sur la commune. Je compte mettre en place des animations 2 à 3 fois par an, en lien avec le comité des fêtes… » L’agriculteur a aussi libéré quelques hectares pour installer deux maraîchers sur sa ferme. Un bel exemple de dynamisme local. Éleveur à Cintré, Gabriel Renaudin s’est lancé dans une démarche portée par le syndicat Normande 35 et accompagnée par la Chambre d’agriculture pour mieux valoriser la viande. « Aujourd’hui, la filière commercialise 4 à 5 vaches par semaine en direction des restaurants et collectivités localement, avec une meilleure valorisation pour les producteurs », détaille l’éleveur. Il ajoute : « Avec une meilleure rémunération des producteurs, on installera plus facilement… » Manque de fruits et légumes locaux Arnaud Ménard, de Triballat, fait part d’un développement des besoins en lait de chèvre et de brebis. L’entreprise travaille aussi sur les protéines de demain : lupin, chanvre… Kristell Michel, de TerreAzur Bretagne (commerce de gros), souligne le manque de fruits et légumes bretons pour répondre à la demande croissante en local. Au U express de Rennes, on constate aussi que le consommateur « veut davantage donner du sens à ce qu’il achète. » Deux magasins « Nous anti-gaspi » ont ouvert sur le département, proposant des produits invendus pour cause de non-conformité technique ou trop proches de la date limite de consommation. Les collectivités aussi agissent pour une adaptation du modèle alimentaire. Le syndicat Eau du bassin rennais a mis en place une démarche visant à valoriser les productions des agriculteurs améliorant leurs pratiques sur les zones de captage d’eau. La Ville de Rennes va intégrer 20 % de produits bio et 20 % de durables (Label Rouge, sans OGM…) dans ses cantines. « Mais même si on a envie de consommer responsable, on est un peu perdu dans les GMS », souligne une représentante des consommateurs. « L’information et l’éducation sont importantes. » « On a longtemps dissocié l’agriculture de l’alimentation. Aujourd’hui, il faut recréer un lien entre les deux. Les circuits courts sont intéressants, mais la proximité ne s’arrête pas au département. N’oublions pas qu’il y a de nombreux emplois dans les filières alimentaires en Ille-et-Vilaine », conclut Marcel Denieul, président de la Chambre d’agriculture.

L’alimentation en mouvement

Des critères de choix variétaux différents selon le travail du sol

De plus en plus de femmes embauchées dans les ETA et ETF

12 000 m2 supplémentaires pour l’usine de Väderstad

De la performance dans des maternités adaptées

Le nombre de porcelets de moins de 1 kg baisse en sélection

Un dernier repas rapproché de la mise-bas

Peut vous intéresser

Sanders lance une campagne en ligne pour soutenir les éleveurs français

Pour une alimentation au juste prix

Les vaches ne mangent pas dans l’assiette des humains

De nouveaux débouchés grâce au drive collectif

Des critères de choix variétaux différents selon le travail du sol