veau-limousine - Illustration Couple mère-veau : Plus de performance en groupage des vêlages

Couple mère-veau : Plus de performance en groupage des vêlages

Le groupage des vêlages améliore les performances du couple mère-veau. Il permet d’abaisser la mortalité des veaux entre la naissance et le sevrage et de réduire l’intervalle vêlage-vêlage.

Le projet de recherche baptisé « Veleffi », mené de 2015 à 2017 par plusieurs partenaires (Chambres d’agriculture des Pays de la Loire et des Deux-Sèvres, Institut de l’élevage, Seenovia et BCSV) a conclu à une meilleure performance du couple mère-veau. L’étude a porté sur près de 3 550 élevages ayant une stratégie stable sur 3 ans en matière de reproduction, situés sur les 5 départements des Pays de la Loire et dans les Deux-Sèvres.

17 % des élevages avec une stratégie de groupage stable

Quatre stratégies ont été retenues dans l’étude :

  • 1. Vêlages groupés à 90 % strict sur 3 mois (groupe appelé G3M) ;
  • 2. Vêlages groupés à 90 % strict sur 6 mois (G6M) ;
  • 3. Répartition dans l’année des vêlages qui se caractérise par 2 périodes de 3 mois avec moins de 10 % des vêlages pour chacune (DP pour double période) ;
  • 4. 90 % des vêlages sur plus de 6 mois (NG pour non groupé).

« L’étude a dans un premier temps montré que le groupage n’est pas si courant : 10 % des élevages sont dans le groupe DP, 7 % dans le G3M, 16 % dans le G6M et 67 % en NG », souligne Romain Guibert, responsable d’équipe Pôle ruminants – Bovins croissance à la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire.

Des groupages au service de la surveillance

« Autre enseignement, les DP affichent un âge moyen au premier vêlage inférieur aux trois autres groupes, que ce soit en race charolaise (33,7 mois en moyenne), blonde d’Aquitaine (34,1 mois) ou limousine (33 mois) lié à la possibilité de pratiquer le vêlage à 30 mois. Les DP affichent aussi un IVV moyen plus faible que les G6M et NG, à 375 jours en Charolaise, 378 j en Blonde d’Aquitaine et 373 j en Limousine. Les élevages en groupage sur trois mois sont encore en dessous, à 371, 377 et 371 jours respectivement. En moyenne, les stratégies groupées (DP et G3M) permettent 20 jours d’IVV en moins et 2 à 4 % de mortalité naissance-sevrage en moins. « La rigueur est le levier principal des stratégies groupées. »

Le groupage est par ailleurs favorable au PAT 210 jours (poids âge-type). En G3M, il peut y avoir jusqu’à 21 kg de plus au sevrage pour les mâles et jusqu’à 16 kg en plus pour les femelles. « Cela s’explique par davantage d’homogénéité dans la conduite alimentaire. On sait que cet avantage de poids acquis sous la mère se conserve ensuite… »


La prévention du sanitaire plus aisée

« Une enquête réalisée auprès d’une cinquantaine d’éleveurs a montré que les freins au passage en vêlages groupés sont les rentrées d’argent moins régulières, le manque de place en bâtiment, le risque sanitaire perçu comme supérieur et un pic de travail à gérer. » Les éleveurs en groupage mettent en avant les avantages d’une gestion en lots, d’une meilleure surveillance des animaux, de la possibilité de se dégager du temps, de la rationalisation du travail ou encore de la négociation possible de lots pour la vente. « Sur le sanitaire, il est plus facile de faire du préventif en groupage : préparer les mères au vêlage, vacciner… ». Les éleveurs en deux périodes de vêlages expliquent avoir, par rapport aux G3M, des rentrées d’argent plus régulières et une diminution de la pression sanitaire. Le groupage des vêlages présente donc un réel intérêt économique. « Pour sécuriser sa mise en place, il faut être strict sur le retrait du taureau et mettre davantage de femelles à la reproduction », conclut Romain Guibert.


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