Généralement, la vache met bas seule, mais en cas de problème, il faut pouvoir intervenir au bon moment. - Illustration Le vêlage, au cœur du métier de naisseur
Généralement, la vache met bas seule, mais en cas de problème, il faut pouvoir intervenir au bon moment.

Le vêlage, au cœur du métier de naisseur

La préparation et les bonnes pratiques au vêlage et lors des heures qui suivent conditionnent la santé des mères et des veaux. N’intervenir que s’il y a lieu, s’assurer d’une prise rapide de colostrum et s’occuper du cordon sont des priorités.

Connaître les dates présumées des naissances peut aider à préparer les vêlages. Rapprocher les mères et les surveiller quotidiennement permettra de repérer les signes précurseurs du vêlage. On peut aussi préparer le matériel qui pourra être utile : vêleuse, cordes de vêlage, des seaux propres avec de l’eau froide, de quoi suspendre le veau en cas de besoin (une échelle par exemple) et une pharmacie d’urgence : des gants de fouille, un désinfectant, du savon, un gel lubrifiant, des tissus propres et les médicaments pour réanimer le veau (conseillés par le vétérinaire). Ce matériel sera à ranger à proximité du lieu de vêlage dans un endroit propre. Il devra être nettoyé et désinfecté entre chaque vêlage.

Quand intervenir ?

[caption id=”attachment_37359″ align=”alignright” width=”135″]Kévin Le Roux, vétérinaire / inséminateur basé à Landivisiau (29). Kévin Le Roux, vétérinaire / inséminateur basé à Landivisiau (29).[/caption]

« Lorsque le vêlage est difficile, par exemple lorsque les contractions s’arrêtent, ou qu’elles durent depuis plus d’une heure sans résultat, ou que le veau est visible et ne progresse plus malgré les efforts de la mère, il est nécessaire d’aider à la mise-bas », soulignent les spécialistes de l’Idele. Des mesures d’hygiène s’imposent en cas d’intervention. Si le col est assez dilaté, on peut faire une fouille vaginale. Il faut repérer les pattes, la tête ou la queue et le cordon. Souvent, il faudra repousser le veau pour déplier une patte. L’utilisation de la vêleuse doit être mesurée. « Et l’animal doit pouvoir librement se coucher sur le côté afin de favoriser l’expulsion du veau. Lors d’une présentation postérieure, il faudra toujours commencer l’extraction forcée sur un animal debout. »

Kévin Le Roux, vétérinaire / inséminateur basé à Landivisiau (29), recommande, aux jeunes éleveurs allaitants notamment, de suivre une formation pour savoir comment et quand intervenir et quand appeler le vétérinaire.
Après la naissance, la première chose à vérifier est la vitalité du veau en lui versant de l’eau sur la tête ou en lui chatouillant les naseaux. Si le veau secoue la tête, il se porte bien. Si le cœur bas, mais le veau ne respire pas, il doit être réanimé. Il faut le suspendre pendant une minute maximum, libérer les voies respiratoires manuellement ou avec un appareil qui aspire les liquides, lui administrer un analeptique (par le nez ou sous la langue), stimuler le réflexe de respiration en mettant de l’eau froide sur la nuque ou en tirant d’un coup sec sur la langue… Si le cœur ne bat pas, le veau est mort : il ne pourra être réanimé.

Bien gérer les premières heures de vie du veau

Après un vêlage réussi, où la mère et le veau sont en bonne santé, l’enjeu numéro 1 est la prise rapide par le veau d’un colostrum de qualité suffisante, car c’est quasiment uniquement par là que passe l’immunité au début (y compris celle acquise via la vaccination des vaches). Il doit être bu le plus tôt possible et dans les 6 heures après la naissance, dans une quantité allant jusqu’à 10 % de son poids. Avec une prise de 2 L dès la naissance complétée d’une seconde buvée dans les 6 heures, le veau acquiert les meilleures chances d’immunité. En palpant la caillette, on peut vérifier si le veau a bien bu. Dans les élevages où la paratuberculose est présente, il faudra nettoyer la mamelle avant que le veau ne tète.

Pour connaître la qualité de son colostrum, l’éleveur peut s’équiper d’un réfractomètre, un outil qui fonctionne bien via la mesure de la densité. Quand le colostrum n’est pas bon, on peut utiliser celui d’autres vaches multipares dociles du troupeau, qui auront été traites. Attention toutefois à la sécurité ! « Le colostrum peut être stocké 6 mois à 1 an dans de petites bouteilles qui faciliteront la décongélation. Cette opération se fera au bain-marie à 55 °C maximum pour ne pas altérer les anticorps », note Kévin Le Roux.

« Le colostrum d’un élevage voisin peut aussi être administré, mais il faut être vigilant par rapport au statut sanitaire de l’élevage donneur. Sinon, un sachet de colostrum en poudre à diluer est préférable au colostrum concentré, car il est plus nourrissant. »

Ne pas oublier le cordon

Les soins d’hygiène du cordon ombilical accélèrent le séchage et la cicatrisation, limitant ainsi les risques d’infection. Ces soins sont à réaliser dès la naissance ou au moment de la première tétée. Il est nécessaire de vider le cordon du sang restant avec des mains propres et si possible des gants jetables et de le désinfecter. Une opération à renouveler tant que le cordon n’est pas sec. Si cela perdure, il faut contacter rapidement le vétérinaire. Le veau pourra éventuellement être réchauffé avec un manteau à veau, une lampe chauffante ou une bouillotte.


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