En arpentant les allées du Space pendant de longues heures, Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, s’est attaché à rassurer le monde de l’élevage. - Illustration L’agriculture en quête d’outils pour se rémunérer
En arpentant les allées du Space pendant de longues heures, Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, s’est attaché à rassurer le monde de l’élevage.

L’agriculture en quête d’outils pour se rémunérer

Rien de surprenant que le ministre de l’Agriculture profite du Space pour se faire l’ambassadeur des États généraux de l’alimentation. Du côté des professionnels, on attend de voir.

Une annonce concrète ? La confirmation au Space par Stéphane Travert du versement, à compter du 16 octobre, d’une avance des aides Pac – 70 % des paiements directs et 85 % pour l’ICHN – est sans équivoque la bonne nouvelle pour les trésoreries des agriculteurs. Mais pour l’effet tant annoncé des EGA, il faudra sans doute attendre. Même si le ministre assure que les outils « pour inverser la construction des prix agricoles » seront prêts dans quelques semaines. Bref, vu de Paris, c’est comme si c’était fait.

Ramener du revenu

Aux filières à présent de mettre les moyens pour que la mécanique produise des résultats. En clair, les plans de filière sont l’autre jambe du chantier économique des EGA. Et Stéphane Travert de s’adresser au monde agricole : « Cette loi ne produira ses pleins effets que si vous vous en saisissez pleinement ». Aux éleveurs donc de se regrouper en organisations de producteurs (OP) et en associations d’organisations de producteurs (AOP) « pour être plus forts ». Et le ministre d’insister pour que les filières élaborent des indicateurs qui serviront de référence dans les contrats. « C’est comme cela que vous pourrez faire bouger les lignes dans vos relations contractuelles ».

Car ramener du revenu dans les exploitations est bien le point de départ et le point d’arrivée des EGA. Une amélioration de revenu qui passera entre autres « par la montée en gamme, la segmentation », énumère le ministre qui met également en avant « la transformation des systèmes agricoles pour répondre aux enjeux sociétaux ».

Garanties sur le PCAE

Pour accompagner cette transition, l’État compte aussi sur l’effet levier du Grand plan d’investissement (GPI), doté de 5 milliards d’euros sur 5 ans et piloté par le Breton Olivier Allain, vice-président du Conseil régional de Bretagne. Ce GPI ne viendra pas se substituer à des outils existants assure encore le ministre qui a profité de sa présence à Rennes pour lever une ambiguïté : « Les subventions directes, notamment celles allouées au travers du PCAE ne seront pas supprimées. Les engagements pluriannuels 2014-2020 que l’État avait pris sur la contrepartie nationale du PCAE en Bretagne seront donc largement honorés, avec déjà plus de 40 M€ alloués sur la période ».

Répondant à Marcel Denieul, président du Space, qui a regretté l’absence de stratégie française et européenne en matière d’agriculture, Stéphane Travert s’est appliqué à rappeler que la France est parvenue à réunir 21 pays, dont l’Allemagne, autour d’une déclaration conjointe destinée à maintenir les budgets de la Pac à leur hauteur actuelle pour les 27 États membres. Une ambition française qui tranche avec les 5 à 15 % de baisse évoqués par diverses sources.

Contreparties à une Pac forte

Stéphane Travert de tenter de rassurer son auditoire : « Je participe chaque mois au Conseil des ministres européens de l’agriculture. J’y porte au nom de la France un message clair : la future Pac doit être forte, réellement commune, transformante, protectrice et simple ». Avec cette contrepartie qui sera demandée aux agriculteurs : « Des niveaux d’exigence plus élevés en matière sanitaire ou environnementale ».


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