Sylvie Brunel, économiste (au centre) était invitée à l’assemblée générale. À ses côtés : François Pot, président ; Rachel Richard, directrice ; Rémi Berthevas, responsable technique. - Illustration Porelia : le credo du collectif
Sylvie Brunel, économiste (au centre) était invitée à l’assemblée générale. À ses côtés : François Pot, président ; Rachel Richard, directrice ; Rémi Berthevas, responsable technique.

Porelia : le credo du collectif

L’amélioration du coût alimentaire, premier levier de la rentabilité des élevages, constitue la principale mission du groupement.

Gagner 1 % sur la facture d’aliment fait « plus de bruit » que 10 % sur un poste secondaire de charges. À Porelia, on ne fait pas compliqué. On n’aime pas le compliqué. On fait efficace. « L’aliment représente 60 % du coût de production. Ce poste est donc notre cible prioritaire », résume Rachel Richard, directrice du groupement, en précisant que près de deux tiers des éleveurs sont Fafeurs. Et d’ajouter : « Nous n’avons jamais été obsédés par la productivité numérique, mais par le coût alimentaire ».

+ 5 €/100 kg de marge sur coût alimentaire

Pour accompagner les éleveurs dans ce sens, le groupement réunit régulièrement sa commission aliment constituée d’éleveurs. Objectif : fixer un cahier des charges technique pour les achats groupés. « Et nous le soumettons à appel d’offres pour que tous les éleveurs intéressés profitent du même aliment au même tarif. C’est notre sens collectif, notre ADN. Le collectif protège tous les éleveurs, y compris, surtout, les plus petits », insiste François Pot, président. Et de faire observer que « si les charcutiers ne poussent pas bien avec certains lots d’aliment, les éleveurs peuvent collectivement peser face aux fabricants ».

Cette organisation des éleveurs débouche sur une marge moyenne sur coût alimentaire de 72,18 €/100 kg chez les adhérents du groupement. « 5 €/100 kg de mieux que la moyenne Cerfrance », chiffre le président qui fait le bilan à la fin de l’année : « C’est + 28 000 € pour un élevage moyen de 250 truies ». L’équipe technique relève encore qu’afficher + 0,1 d’indice par rapport à la moyenne des éleveurs – 2,90 au lieu de 2,80, par exemple – n’est pas un handicap si le coût alimentaire est maîtrisé. « Et à condition que les porcheries soient pleines », évoque Rémi Berthevas, responsable technique, rappelant que « la cohérence naisseur-engraisseur, à 90 % respectée chez les éleveurs, participe à ce que la situation économique des adhérents du groupement soit meilleure ».

La culture du MPB

Produire du cochon… et bien le vendre. « 57 % des porcs du groupement ont été vendus au MPB en 2017. Aucun autre groupement ne fait plus. Ce choix fait partie de notre culture : un chef d’entreprise produit, mais surtout, vend ses produits », poursuit François Pot favorable à Porc Français et au cahier des charges Qualité-Traçabilité qui doivent être regroupés. « Il faut raconter une histoire au consommateur. Avec sa qualité sanitaire, avec la baisse de 41 % de la consommation antibiotique en 6 ans, le Porc Français a des choses à dire », est convaincu le président du groupement.

Le défi du renouvellement

À Porelia, on refuse d’employer l’expression « problème de renouvellement ». On parle volontiers de « défi de renouvellement ». En 2017, 3 jeunes installés ont rejoint le groupement qui compte 195 adhérents produisant 928 500 charcutiers. Pour accompagner les nouveaux projets, « des aides à l’installation sont proposées, mais le groupement ne rentre pas dans le capital. Nous soutenons des chefs d’entreprise qui ont la culture du prix de revient ». Une philosophie qui fonctionne si l’on en croit le taux de poursuite d’activité de « 100 % des éleveurs installés ces 10 dernières années ». À noter que lors de la dernière assemblée générale, Pierrot Rannou, président de Porfimad (groupement qui avec CEB a donné Porelia en 2013), puis administrateur, a quitté son poste de responsable professionnel après plus de 30 ans d’engagement.


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