Le travail

Le prix de l’heure de travail reste une notion souvent approximative en agriculture. D’abord, parce que, jusqu’à une époque récente, la quasi-totalité du temps de vie éveillé était réservée au travail dans les fermes ; ou du moins considéré comme tel. Si bien, qu’aujourd’hui, l’évaluation du temps réellement consacré aux différentes tâches agricoles souffre d’un manque d’évaluation et de précision.

Or, à une période où la main-d’œuvre familiale « gratuite » se fait rare et le recours au salariat de plus en plus fréquent, ce critère devrait être central dans la gestion quotidienne. On parle en effet volontiers du coût de la mécanisation à l’hectare, mais on oublie souvent – volontairement, ou pas – d’y intégrer la main-d’œuvre. Ce qui conduit à des conclusions parfois hâtives et biaisées quand on juxtapose deux solutions qui consistent, par exemple, à comparer un équipement personnel en matériel et le recours à un prestataire de services.

Des agriculteurs très attentifs à l’aspect coût du travail poussent cependant l’analyse sur l’ensemble des activités de l’exploitation. Chiffres en main, ils en arrivent ainsi à tout sous-traiter car ne rien faire leur coûte parfois moins cher que faire. Coup dur pour les mentalités d’une société rurale où la valeur travail est forte. Mais déléguer n’est pas fainéanter. Ces « agriculteurs-calculateurs » ne font que s’inspirer d’un modèle éprouvé dans les autres secteurs économiques. Quitte à valoriser leurs propres compétences dans la gestion ou des activités plus rémunératrices. Le frein à une telle mutation est souvent psychologique. Car pour certains agriculteurs, il est encore souvent plus difficile de regarder un tracteur dans le champ que de monter dessus.


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