Le 16 mai 1970 : Devant et derrière l’écran

Dans les archives de Paysan Breton,

Au 1er janvier, il y avait, en France, 10 120 797 postes de télévision pour lesquels est acquittée la redevance radiophonique. Les 12 départements de l’Ouest entrent pour plus de 10 % dans ce total. Voici les chiffres pour chaque département, basés sur le compte des redevances :
Loire-Atlantique : 158 880 ; Finistère : 146 935 ; Ille-et-Vilaine : 115 876 ; Calvados : 103 059 ; Maine-et-Loire : 97 192 ; Côtes-du-Nord : 90 036 ; Sarthe : 84 761 ; Morbihan : 84 618 ; Manche : 75 024 ; Vendée : 65 796 ; Orne : 49 017 ; Mayenne : 39 553.

À 100 francs par redevance, pour 1 110 747 postes, cela fait un joli paquet : plus de 11 milliards d’anciens francs. Cette redevance était normale avant que la publicité n’intervînt sur le petit écran. Mais elle y est apparue : elle l’envahit même de plus en plus, originale il est vrai, souvent attrayante et moins monotone et insipide que bien des « trouvailles » imaginées par les spécialistes du Palais-gruyère de l’avenue du Président Kennedy.

Mais cette publicité n’est pas gratuite : à 7 millions d’anciens francs la demi-minute, le message publicitaire n’est pas à la portée de tous les annonceurs. Et pourtant, il se trouve de plus en plus de clients. Et la manne de la publicité tombe dans le budget de l’O.R.T.F. On aurait pu penser que la relance seule prévue au départ pour financer la télévision, aurait été allégée, sinon supprimée, du fait des recettes apportées par la publicité.

Et bien, non : l’O.R.T.F. touche maintenant des deux mains et la droite ignore peut-être ce que touche la main gauche. Et inversement (cette formule ne recèle aucune allusion politique). Avant même que la source des recettes de l’O.R.T.F. par la redevance ne s’accrût de celles de la publicité, la maison de l’O.R.T.F. était déjà surnommée le Palais-Gruyère. Avec la progression des unes et des autres, elle est maintenant le plus sûr des « fromages ».

T. RANCE


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