Vendredi 4 mai, les ruches vides devant la Chambre d’agriculture à Rennes (35). - Illustration Demande d’un plan d’urgence pour les apiculteurs
Vendredi 4 mai, les ruches vides devant la Chambre d’agriculture à Rennes (35).

Demande d’un plan d’urgence pour les apiculteurs

Les élus de la Chambre d’agriculture et de la Région vont solliciter auprès de l’État un accompagnement des apiculteurs touchés par la mortalité exceptionnelle des abeilles. L’amélioration des pratiques doit aussi se poursuivre.

La semaine dernière en Bretagne, des apiculteurs ont organisé un « convoi mortuaire » du Faouët (56) à la Chambre d’agriculture de Rennes (35) pour alerter l’opinion sur la mortalité exceptionnelle de colonies d’abeilles cet hiver. La moyenne des taux de perte est montée de 20 à 30 %, mais avec beaucoup d’hétérogénéité. « On chiffre des pertes allant de 10 à 80 % selon les cas. Des centaines d’apiculteurs amateurs sont impactés et une dizaine de professionnels sont au bord de la faillite en Bretagne », ont chiffré les manifestants.

« Du fait de ces pertes constantes depuis des années, de nombreuses installations professionnelles sont remises en cause. » « C’est surtout depuis l’apparition des néonicotinoïdes vers 1995 que nous avons de graves pertes », souligne un apiculteur professionnel. L’interdiction en avril dernier de trois produits de cette famille d’insecticides sur les cultures de plein air est une mesure insuffisante pour les manifestants. « De nouvelles molécules chimiques vont apparaître… » Ils demandent un « changement radical des pratiques agricoles ». Mais l’évolution ne peut se faire du jour au lendemain.

Rémanence dans les fleurs des couverts

Mickaël Romé, de la Confédération paysanne 35, attire l’attention sur la rémanence des néonicotinoïdes. « Les cultures dérobées mellifères comme la phacélie, le tournesol font des ravages sur les abeilles. Il serait préférable d’implanter des couverts qui sont détruits avant floraison. »

Vendredi 4 mai, à Rennes, les apiculteurs ont été reçus par des élus de la Chambre d’agriculture, de la Région et des responsables de la Draaf et de la Dreal. « Dans l’immédiat, nous allons demander à l’État de mettre en place un dispositif pour accompagner les apiculteurs touchés », précisent Jacques Jaouen, président de la Chambre régionale d’agriculture, et Yannick Le Bars, responsable de la commission apicole. « Nous ne nions pas le rôle des pesticides sur la mortalité des abeilles, mais nous souhaitons mieux comprendre la raison des pertes accrues cette année, alors qu’il n’y a pas eu de nouvelle molécule, ni modification majeure des systèmes d’exploitation », ajoute Olivier Allain, vice-président du Conseil régional.

Baisse des phytosanitaires en Bretagne

Depuis 2005, un rapprochement s’est construit entre apiculteurs et agriculteurs. « De la sensibilisation sur les pratiques est faite (pas de traitement la journée, réduction des doses…). Sur la Bretagne, la vente de produits phytosanitaires est en baisse de 8 à 10 % », détaille Yannick Le Bars.


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