Des aides pour la forêt bretonne
Peu productive, la forêt bretonne peine à satisfaire les besoins d’une filière qui ne demande qu’à se développer. Un programme d’aides régional vise à améliorer sa rentabilité.
Chaque année, la forêt bretonne augmente de 3 000 hectares. Cette croissance s’effectue essentiellement au profit de peuplements pauvres, sur des parcelles issues de la déprise agricole. Pour densifier ces espaces et améliorer la qualité du bois, la filière a initié un dispositif unique en France, le programme Breizh Forêt Bois, pour la période 2015-2020. 2 500 hectares devraient être plantés pendant cette période avec des essences qui répondent aux besoins du marché.
« Actuellement, la forêt bretonne est composée de 74% de feuillus et de 26% de résineux. Or le marché demande des résineux dans les domaines de la construction et de l’emballage », indique Michel Hamon, président d’Abibois.
Des lycées en bois du pays
Le bilan des deux premières années est positif. 615 hectares ont bénéficié des aides, ce qui représente 700 000 arbres, dont 73 % de résineux. Cette surface est essentiellement privée. Des aides justifiées, pour Olivier Allain, vice-président de la Région. « Nous souhaitons impulser une politique de développement de la filière. En la soutenant financièrement mais aussi en montrant l’exemple.
Les lycées publics de Saint-Aubin-du-Cormier et de Saint-Malo ont été construits avec du bois breton. C’est plus cher mais vertueux et bénéfique à l’économie du territoire. Cette filière bois génère autant d’emplois que la filière pêche ». À ce jour, 1,5 million d’aides publiques ont été accordées dans le cadre du programme.
• Pour boiser des terres agricoles délaissées en vue de produire du bois d’œuvre, l’aide est de 80 %, sur les travaux liés à la plantation. Les surfaces concernées doivent faire 3 ha minimum (2 ha en peuplier) sur un ou plusieurs îlots.
Contact : Abibois 02 99 27 54 28 ou yohan.lojou@abibois.com
Déficit important
Les balances commerciales de la région et de la France sont largement déficitaires. Le meuble, le papier et le carton sont les postes les plus déficitaires. Le domaine de l’emballage s’en sort mieux, 40 % des besoins de la Bretagne sont couverts par du bois local. Dans le domaine de la construction, les bois viennent majoritairement de Scandinavie. 20 % seulement du bois dans ce secteur d’activité est d’origine bretonne et 35 % provient d’autres régions françaises, généralement plus boisées. Le programme, envié dans d’autres régions françaises, devrait permettre de combler progressivement le retard. Un travail de longue haleine…
