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2 février 1974 : on jette des choux-fleurs

« Ce qui menace le monde, disait encore récemment le Président de la République, ce n’est pas la surabondance, mais la pénurie. » Et voici encore une absurdité de notre époque : les producteurs de choux-fleurs ont été obligés d’en jeter.

Et la raison principale semble encore plus incroyable quand on la connaît : c’est le  manque de cageots. Le temps assez doux de ces dernières semaines a provoqué une venue à maturation en  avance sur les autres années. Et les expéditeurs ne détenaient pas un stock suffisant de cageots.

À cause d’un détail, diront ceux qui ne savent pas ce que représente le coût de l’emballage ? Ce n’est pas si sûr. Le cageot représente 1,80 F. Comme il est volumineux, il est stocké à l’air libre. Mais de ce fait, s’il ne sert pas une année, il ne peut pas être conservé un an. Or stocker des cageots est un risque financier, car si le gel vient annuler la récolte de choux-fleurs, il condamne aussi la réserve d’emballages…

Et si l’on prend par exemple la Sica de Saint-Pol, qui prévoit environ 1,5 millions de cageots, cela représente 2,7 millions de francs de risque financier à prendre. S’il gèle, ils sont perdus… Mais dans le cas inverse, celui des choux-fleurs sans cageots, la perte va vite aussi. On ne pourra sortir de ce problème qu’en gardant en stock un minimum de cageots qu’il faudra mettre à l’abri des intempéries : c’est encore un investissement « improductif » à prévoir, mais qui sera plutôt à comprendre comme une « assurance-excédents ».


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