À 27 ans, Vincent Lastennet a déjà 20 ans d’expérience en photographie agricole. Il expose son parcours en plus de 200 images à Crozon (29). Portrait.

Il est tombé dans la photographie et dans le machinisme agricole quand il était petit. « J’avais 7 ans. Mon oncle agriculteur m’a emmené à une démonstration de matériel chez un concessionnaire local. À l’occasion du lancement de la série M de tracteurs New Holland », se rappelle Vincent Lastennet, originaire de Crozon (29). « Je venais d’avoir mon premier appareil photo argentique. À remontée mécanique, sans flash. » Pour un enfant, ces engins flambant neufs représentaient une occasion rêvée pour faire de belles images. Ce jour de 1996, le jeune garçon a attrapé le virus.

[caption id=”attachment_23309″ align=”aligncenter” width=”800″] Première photo prise à l’âge de 7 ans.[/caption]

Beau matériel et décor côtier

Aujourd’hui, cela fait 20 ans que le Finistérien immortalise l’agriculture bretonne, et plus particulièrement les chantiers dans les parcelles. « Depuis l’enfance, l’esprit est resté le même. Je m’intéresse surtout au matériel », explique-t-il. « Mais mon regard a évolué. » Il confie ne plus avoir la même manière d’aborder la prise de vue. « Autodidacte, j’ai appris, en recherchant sur internet notamment, de nouvelles techniques comme le filé, la retouche, la pose longue qui apportent de la créativité à mes vues. »

Surtout, avec l’expérience, il travaille davantage les deuxièmes plans : « Je cherche à placer les engins au travail, mon sujet principal, dans le paysage. Dans une belle région comme la Bretagne, et encore plus dans mon coin de la presqu’île de Crozon, j’ai souvent l’opportunité de capturer un décor côtier… » Mais une belle photo se mérite. « Le plus difficile est de trouver le bon angle pour concilier dynamique de l’image et paysage. Sur un chantier, on ne peut pas toujours se placer comme on aimerait. Et puis, avec la mer en fond, je suis souvent en contre-jour. La photographie de machinisme est finalement assez subtile. »

[caption id=”attachment_23307″ align=”aligncenter” width=”800″] Le photographe apprécie de placer les machines au travail, son sujet principal, dans le paysage côtier breton.[/caption]

Sur le camion de la marque Kubota

Avec le temps, le jeune homme a aussi renouvelé plusieurs fois son propre matériel. Il est passé au « numérique » en 2007. A opté pour de nouvelles « optiques » : téléobjectif, zoom grand angle… À chaque occasion, avec son oncle, il a continué à courir les présentations de matériel ou les foires. « En 2001, par exemple, j’avais 12 ans pour le Safir à Plonéis (29). J’ai profité de ce salon agricole pour accumuler des images. »

Parallèlement, sa passion pour l’agriculture l’a conduit à obtenir un bac Sciences et techniques de l’agriculture et de l’environnement (STAE) à Bréhoulou (29) puis un BTS Génie des équipements agricoles (GDEA) à Kernilien (22). Avant d’être embauché chez Kverneland Group où il exerce aujourd’hui le métier de chef produit « récolte ». Dans le cadre professionnel, il lui arrive de dégainer son appareil photo. L’une de ses plus grandes fiertés d’auteur ? « Quand la marque Kubota a sélectionné une de mes images pour l’imprimer en grand sur la semi-remorque de démonstration qui parcourt la France. »

Son travail est parfois aussi valorisé dans des documents commerciaux. Basé désormais à Orléans, il guette les sorties de machines « qu’on n’a pas l’habitude de voir, qui sortent du commun comme les énormes machines de récolte dans les zones betteravières. » Mais son plus grand plaisir reste de rentrer au bercail. « Quand tu es breton, tu es fier de tes racines. Forcément, Crozon où l’agriculture et le bord de mer sont intimement liés me manque. »

[caption id=”attachment_23310″ align=”aligncenter” width=”800″] Les images de Vincent Lastennet retracent l’évolution du matériel agricole sur les 20 dernières années.[/caption]

Sur les routes bretonnes à vélo

Il ne tarde jamais à enfourcher son vélo, l’appareil dans le sac. « Je fais le tour de mon réseau d’agriculteurs et d’entrepreneurs. Je prends parfois rendez-vous pour un chantier. » Sur la route, il n’hésite pas à entrer dans un champ bien visible et à discuter avec les chauffeurs qui s’arrêtent généralement. « On échange sur le métier ». Toujours de belles rencontres. « Dans 99 % des cas, ma démarche de photographe est bien reçue. Une seule fois, je me suis fait sortir d’un chantier et j’ai effacé mes vues… »

Toutes ses images, il les partage sur Facebook. « Je fais aussi des tirages que j’offre aux gens photographiés. » Il a déjà présenté son travail à l’exposition de miniatures agricoles de Plourin-lès-Morlaix (29). Et dimanche 13 novembre prochain, à Crozon, le public pourra découvrir son parcours à travers une belle mise en avant, de sa première photo de machinisme à 7 ans à ses derniers clichés. « Des photos qui retracent l’évolution du matériel et des tracteurs sur cette période. »

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