La matinée s’est conclue sympathiquement avec une danse des femmes du groupe « Égalité – Parité – Agriculture au féminin ». - Illustration Agriculture au féminin propose des solutions face à la crise
La matinée s’est conclue sympathiquement avec une danse des femmes du groupe « Égalité – Parité – Agriculture au féminin ».

Agriculture au féminin propose des solutions face à la crise

Des solutions existent pour aider les agriculteurs et agricultrices à mieux faire face aux problèmes, qu’ils soient financiers, relationnels, familiaux… Le groupe « Agriculture au féminin » ouvre des pistes.

Crise conjoncturelle, structurelle, changement profond de société ? Quelles qu’en soient les causes, la vie n’est pas rose actuellement dans les vertes campagnes. Pour leur journée annuelle d’échanges, les femmes du groupe « Égalité – Parité – Agriculture au féminin » avaient invité les agricultrices et les salariées de la profession agricole à réfléchir sur le « mieux-être », le 18 octobre à Rennes. Manuella Lemarié Dolédec, coach et praticienne de la relation et des émotions, a rappelé que devant le stress « nous ne sommes pas tous égaux. Il existe trois réactions différentes : attaquer, fuir ou se figer. »

Savoir lâcher parfois

Mais quelle est l’origine du stress ? « Nous avons besoin de défis, d’objectifs chaque jour, et en général, on s’en met beaucoup. Mais nous avons aussi des limites, de temps, de compétences, des imprévus… Pour ne pas aller dans le rouge, il faut parfois savoir lâcher des choses et prendre soin de soi. Des techniques peuvent être apprises pour mieux gérer le stress : boire de l’eau, respiration, chant, bouger, visualisation positive… ».

[caption id=”attachment_23047″ align=”aligncenter” width=”800″]La matinée s’est conclue sympathiquement avec une danse des femmes du groupe « Égalité – Parité – Agriculture au féminin ». La matinée s’est conclue sympathiquement avec une danse des femmes du groupe « Égalité – Parité – Agriculture au féminin ».[/caption]

Deuxième point pour se sentir mieux : savoir gérer les émotions. « La colère, la tristesse, la peur… il faut savoir les reconnaître et s’en servir. Elles nous donnent de l’information et sont vitales. Sans elles, nous ne serions pas capables de prendre une décision. Elles sont physiologiques : le corps réagit, puis ensuite on réfléchit », indique Manuella Lemarié Dolédec. Pour savoir garder le cap en période critique, elle donne trois techniques empruntées à une coach sportive : la mémoire courte (il faut se dire « je suis aujourd’hui, ici, maintenant »), refaire des choses simples, et ne pas être son pire ennemi… « Il faut aussi parfois se faire aider. »

Pour faire face à une situation très compliquée sur son exploitation, Nadine Vitel, agricultrice dans les Côtes d’Armor, a mis en place un groupe de parole réservé aux agricultrices et aux femmes dans l’agriculture sur Facebook. Aujourd’hui, le groupe compte 290 agricultrices dans toute la France. « J’ai formé ce groupe car face à la crise que nous vivons, nous ne pouvons pas nous en sortir sans parler. Un mal-être s’installe chez nous les femmes, confronté à celui de nos maris. »

Oser parler de ses difficultés

Les exploitants qui ne s’en sortent plus financièrement peuvent contacter le service accompagnement des agriculteurs en difficultés de la Chambre d’agriculture (ex-Atèse). « Un rendez-vous est organisé sur l’exploitation par un des techniciens, avec visite du site et bilan sur les papiers. Un Comité se réunit tous les mois et donne un avis que l’agricul-teur est libre d’accepter ou pas », souligne Christian Mochet, éleveur engagé dans cet accompagnement. « Les travailleurs sociaux de la MSA peuvent aussi intervenir. Un accompagnement technico-économique est proposé avec des pistes d’amélioration, en lien avec les partenaires de l’élevage. Parfois, la recon-version est envisagée, ou un règlement amiable est engagé. Les procédures ne doivent pas faire peur, elles peuvent permettre de donner un cadre aux agriculteurs en difficulté. »

De l’écoute, sans jugement

La page Facebook est confidentielle avec un filtre à l’entrée. « Les femmes qui témoignent ne sont ni jugées, ni critiquées, juste écoutées », explique l’agricultrice. « Nous avons aussi mis en place une carte interactive pour des vacances solidaires. Une femme du groupe peut venir chez une autre gratuitement, et sera reçue en retour… »
Pour Loïc Guines, président de la FDSEA 35, « les groupes sont une des solutions pour mieux vivre les difficultés, pour échanger. Les femmes doivent aussi prendre des responsabilités. » Elles représentent 1/3 des actifs en agriculture. « Nous avons besoin d’elles dans nos organisations pour prendre les orientations qui correspondent à nos entreprises », ajoute René Collin, vice-président de la Chambre d’agriculture.

Des groupes d’écoute sur les territoires

Sur l’Ille-et-Vilaine, des groupes d’écoute sont mis en place cet automne au niveau local, à l’initiative de la Chambre d’agriculture, en partenariat avec les différentes organisations agricoles. Un numéro de téléphone va être mis en place pour écouter les agriculteurs en difficulté et reformuler les besoins. Le numéro Agri Écoute de la MSA (09 69 39 29 19) est aussi en place depuis 2 ans, accessible 24 h/24 et 7 j/7. Il permet de dialoguer anonymement avec des bénévoles formés.


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article