Le sous-préfet a longuement écouté les agriculteurs finistériens. - Illustration Le sous-préfet de Châteaulin à l’écoute de la réalité du terrain
Le sous-préfet a longuement écouté les agriculteurs finistériens.

Le sous-préfet de Châteaulin à l’écoute de la réalité du terrain

Le sous-préfet de Châteaulin, Bernard Musset, a accepté l’invitation des agriculteurs du Centre-Finistère qui lui ont présenté la situation actuelle de leur profession.

Les productions agricoles de la région subissent de plein fouet une crise sans précédent. Même si une embellie se profile sur les cours du porc, les producteurs de lait ou de volaille sont à la peine. Pour les jeunes agriculteurs, le constat ne diffère pas. « J’ai été surpris par le nombre d’interlocuteurs présents ce jour », a admis Bernard Musset, sous-préfet de Châteaulin nommé en avril dernier, venu visité l’élevage de Jean-Alain Divanac’h à Plonevez-Porzay.

Nous sommes toujours les dindons de la farce

« Nous sommes toujours les dindons de la farce. La crainte reste présente en porc, car il pourrait s’agir d’un effet bulle sur le marché », a expliqué le producteur au sous-préfet. Il ajoute : « Nous sommes aussi inquiets de l’éloignement de nos élevages par rapport aux outils industriels. Le Finistère est devenu le premier département français de production, avec seulement 30 % de capacité d’abattage. Avec une grande distribution qui possède la moitié des abattoirs de la région, quid d’une intégration rampante ? »

Le savoir-faire est ici

Pour les productions avicoles, Didier Goubil signale que « la profession a toujours eu 10 ans d’avance par rapport aux autres productions, dans le sens où les crises qui touchent les élevages toucheront les autres productions par la suite. La crise que connaissent les laitiers aujourd’hui, nous l’avons connue dans les années 2000. Pourtant, les couvoirs, la génétique et les savoir-faire sont ici. Nous ne pouvons plus entendre les discours conseillant de rester sur le marché intérieur : les écarts de prix, non pas entre producteurs européens mais entre abatteurs est une réalité, avec de la marchandise entrant sur notre territoire à 150 €/t de moins ».

En volaille aussi, le département semble perdre un outil industriel car « l’abattoir le plus moderne est arrêté », déplore Didier Goubil, en faisant allusion à la situation du site de Guerlesquin.

Faire de notre faiblesse une force

La piste du Manger français redonne espoir à Benoît Cornec, éleveur de volaille à Kergloff. « Les actes d’achat des consommateurs ont changé cette année. Pourquoi ne pas faire de nos normes sociales un point positif ? » En achetant français, les clients jouent en effet sur l’emploi et l’avenir des exploitations, ce à quoi Sophie Jézéquel, élue à la Chambre d’agriculture, ajoute que « nous produisons de la marchandise d’exception. Ce n’est pas un simple produit alimentaire, il est aussi synonyme de santé, d’environnement, de social, de bien-être animal. À nous de le mettre en avant ».

Un levier actionnable par l’État serait « d’imposer des produits français dans les écoles, au ministère ou dans les corps d’armée ». Pour sa part, Bernard Musset a affirmé que « le ministère est conscient de la situation et ne baisse pas les bras ».


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