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Nombreuses interrogations autour de la crise du lait

L’annonce lundi 18 juillet 2016 par la Commission européenne du déblocage de 500 millions visant à réduire la production de lait au sein de l’Union européenne soulève de nombreuses questions chez les différentes organisations agricoles.

EMB : “Pas de politique cohérente face à la crise du secteur laitier”

Pour l’EMB, les mesures décidées par le Conseil européen des Ministres de l’Agriculture ne suffisent absolument pas pour maîtriser la crise. “La pression sur les producteurs laitiers est immense. La crise prolongée à laquelle se trouve confronté le secteur avec des prix du lait continuellement à la baisse a épuisé les exploitations laitières dans l’ensemble de l’Europe. […] Or les mesures décidées hier ne vont pas dans le sens d’un changement d’orientation dont le secteur a pourtant cruellement besoin. Au lieu de poursuivre une politique cohérente au niveau européen en offrant à tous les producteurs la possibilité d’une renonciation volontaire de livraison, une grande partie du train de mesures de 500 millions d’euros, soit 350 millions d’euros, a été prévue pour des mesures qui ne sont pas bien définies.”

“En outre, aucun plafonnement des volumes n’est prévu pour les producteurs ne participant pas à la mesure pendant la période de trois mois, trop courte par ailleurs, durant laquelle les producteurs réduisant leurs volumes recevront une compensation financière. Le risque que la baisse de production obtenue soit neutralisée par un surcroît de production des autres producteurs est important ; et il y a dès lors de fortes chances que l’impact sur le prix du lait soit minime, voire imperceptible. Les 14 centimes environ par litre de lait non produit ne suffisent pas non plus comment incitant. Il conviendrait de verser un montant supérieur de façon à inciter un maximum de producteurs à réduire leur production afin d’obtenir le volume escompté.”

Confédération Paysanne : “Condamnation à petit feu des éleveurs laitiers”

Pour la Conf’, il y a du progrès, certes, mais on est encore loin de décisions qui mettraient fin à la catastrophe en cours. “Ce sont toujours les mêmes recettes : avances d’aides PAC, renationalisation des aides, prolongation du stockage des surplus… Or, les rapports d’économistes montrent bien qu’une réduction obligatoire de la production de 4% via l’article 221 aurait un effet significatif à la hausse sur les prix, bien plus efficace qu’une rallonge d’aides directes, gérées pays par pays.”

Coordination Rurale : “Combien de fermes laitières auront fermé leurs portes bien avant de pouvoir percevoir une éventuelle aide ?”

“500 millions d’euros avaient déjà été débloqués en septembre dernier avec l’efficacité que chacun a pu constater”, fait remarquer la CR.” Les éleveurs de l’OPL s’interrogent : pourquoi ces 500 millions, pour lesquels aucun calendrier n’est fixé, seraient-ils plus efficaces que ceux débloqués en septembre dernier ? Combien de fermes laitières auront fermé leurs portes bien avant de pouvoir percevoir une éventuelle aide ? D’après les premiers montants d’indemnisations communiqués, un agriculteur réduisant sa production toucherait, à une date incertaine, environ 100 euros par tonne non produite, contre environ 250 euros pour une tonne produite (soit bien en-dessous des coûts de production). Quel intérêt un agriculteur aurait-il donc à réduire sa production de lait sauf si son choix s’inscrit dans la cessation de cette activité ?”

Sources Communiqués EMB, CR, Confédération Paysanne


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